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Shangols
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20 septembre 2008

La Vie d'Emile Zola (The Life of Emile Zola) (1937) de William Dieterle

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Si Torremolinos 73 n'a point fait sourire l'ami Gols (moi, je trouve que le gars est parfois meilleur que Bergman... Ok, la prochaine bière c'est pour moi), je lui conseille cette vie d'Emile Zola véritablement hilarante de bout en bout. Mais non, je déconne. Bon, déjà, le titre est quelque peu présomptueux -ça dure deux heures... un peu sommaire pour condenser la vie du bonhomme- et il se concentre presque essentiellement sur l'affaire Dreyfus. Zola est pauvre, vit avec Cézanne, rencontre par hasard une fille de joie, pond Nana dans le quart d'heure, beau succès, il décide alors de pondre une vingtaine d'oeuvres en quelques secondes, et le voilà, gros, embourgeoisé et aux portes de l'Académie française sans qu'on n'en sache vraiment beaucoup plus sur sa vie... Heureusement qu'il y a l'Affaire Dreyfus sinon le film serait un court-métrage. On suit l'affaire par le menu - enfin avec quelques grosses lacunes, le fait que notre gars soit juif étant à peine évoqué (on va pas accuser les Français, en plus, d'être racistes, ce serait salaud, hum) - avec d'interminables scènes de procès où notre Emile suit l'ensemble des débats, tout avachi sur sa chaise, avant de se lancer dans un discours final plein de finesse : Paul Muni dans le rôle titre est assez roublard mais l'on ne peut s'empêcher (je dis "on", je devrais peut-être dire simplement "je") de penser au fabuleux Mr Smith goes to Washington du génial Capra, tant la fougue, la maestria de la mise en scène, la montée en puissance, la conviction enflammée semblent faire défaut à cette oeuvre bien sage... Dieterle a remporté la statuette de meilleur réalisateur pour cette oeuvre propre sur elle mais qui manque quand même singulièrement de rythme et d'ambition formelle. Dieterle fait confiance au poids des mots - c'est sûr qu'un texte comme "J'accuse", ça pose son homme - mais l'adaptation est souvent bien empesée voire un peu trop scolaire; l'emphase et la classe d'un Capra, qui emporte tout sur son passage, fait passer ce film en comparaison pour une oeuvre bien timide. Enfin, l'armée française - avec son hypocrisie - en prend pour son grade, c'est toujours cela de gagné. Un peu plan-plan tout de même pour ne pas dire rataplan. 

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