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1 septembre 2008

Frozen Land (Paha maa) (2005) de Aku Louhimies

Pas toujours évident de découvrir des films finlandais, Aki Kaurismaki semblant avoir trusté le marché. Intéressante découverte que celle de cet Aku Louhimies, guère plus olé olé finalement que l'Aki et qui ne se refuse rien, puisque le début de son film est inspiré de la nouvelle de Tolstoï à l'origine de L'Argent de Bresson. Un faux billet qui passe de main en main, c'est l'idéal pour nous présenter une galerie d'une dizaine de personnages dont on va suivre des tranches de vie. Encore un film choral, vous allez me dire, ah oui mais, premièrement, particulièrement gelé - le film choral gelé est rare - et deuxièmement, malgré le discours final sur la tombe d'un des personnages porteur d'un petit espoir, d'une noirceur assez terrifiante. Po fun la Finlande.

PahaMaa_1_

On peut pas dire que tout le monde respire la joie de vivre dans ce film tant l'état dépressif semble finalement le point commun entre ces différents individus : un prof de lettres qui perd son taff d'entrée de jeu et qui fout son gosse ado à la rue; celui-ci est un petit branleur qui a un peu trop regardé Kurt Cobain à la télé au niveau du look et qui s'en fout plein les narines - mouais, de la neige si vous préférez...-; son pote qui détourne des programmes informatiques et qui cause involontairement la mort d'une femme flic - la prison va po vraiment le dérider; le mari de cette pauvre femme - qui était avant son accident mortel déjà en pleine dépression - qui devient violent avec ses trois gosses (eh be, j'ai dû bien m'amuser ce soir devant mon écran - oh ça va); un représentant en shampooing et en aspirateur, méchamment alcoolo, qui va commettre un meurtre effroyable à grands coups d'aspi... Bref, ça se drogue, ça picole, ça prend des médoc, ça baisouille aussi parfois mais rarement dans l'allégresse et le ton général est plutôt bien plombé. L'idée de construire le film avec un fil conducteur tenu entre les séquences est assez bien vu (tiens, à toi de prendre ta dose malheur...), même si on finit par croire que le taux de suicide en Finlande doit être assez élevé...

PDVD_085_copy

Si le jeu des acteurs est assez remarquable - la palme pour le représentant d'aspi, à la tête de vieux bouledogues alcooliques, qui pète grave un cable - la mise en scène n'a rien de franchement exceptionnel et l'image est bien souvent un peu trop "plate". 2h10, c'est d'ailleurs un peu longuet, surtout pour nous montrer parfois pendant 20 minutes l'état catatonique et pathétique de certaines personnes au bout du rouleau... Néanmoins, quelques petites idées - comme ces 5-6 séquences sur une musique planante où certains des personnages principaux deviennent sourd au monde qui les entoure, enfermés derrière les barreaux de leur malheur - et la rigueur de l'ensemble rendent le film assez attachant à défaut d'être euphorisant. Bon allez un troxène et au lit, vive la Finlande. 

paha_01_05

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