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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
31 août 2008

Une Nuit en Enfer (From Dusk till Dawn) de Robert Rodriguez - 1995

Quentin_Tarantino_George_Clooney_Dusk_till_dawnJe sais bien que le genre "film débile" a ses fans, et qu'il peut donner parfois des choses assez fun (comme Sin City du même Rodriguez) ; mais là, quand même, faut pas pousser, même en étant preneur du second degré, From Dusk till Dawn est digne d'un Besson en fin de CM2 (d'un Besson, quoi). Rodriguez utilise un scénario de Tarantino et se laisse aller à un spectacle pénible qui se voudrait déjanté et qui n'est que puéril. Deux tueurs (Clooney, à chier, et Tarantino, ailleurs) prennent en otage une famille (le père, c'est Keitel, affligé) pour passer la frontière mexicaine après un hold-up. Ils vont rencontrer une horde de vampires, et les dézinguer à tour de FromDuskTillDawnbras. Voilà. Oui, je sais... Infâmement mal écrit, le scénario est un grand n'importe quoi : en déséquilibre total, il ne sait jamais où il va, multipliant les clichés du cinéma de série Z adulé par Rodriguez : violence fun, personnages barrés, dialogues décalés, déification de l'action. On est dans le vide absolu, même pas de regard par rapport au genre, même pas de distance, tout est ras-la-moquette et jamais drôle. Rodriguez semble se foutre complètement du spectateur, persuadé de son bon droit à la connerie, recyclant les milions de cassettes vidéo qu'il a dû voir pour en faire un objet informe et très très pauvre visuellement.

5dbo0ay0Pourtant, il sue à la tâche : plans tordus, effets spéciaux dans tous les sens, le Robert se prend pour un vrai metteur en scène, et semble très fier de ses trouvailles. Ce n'est que pur exercice de style complètement vain. Confiez une caméra à un gosse, et vous obtiendrez la même chose. Sans aucune surprise, la mise en scène se veut pourtant très présente, avec un montage hyper-serré, des giclements de sang toutes les 2 secondes et des "idées" visuelles à la pelle : un pieu électrique pour tuer les vampires, une Juliette Lewis dôtée d'une arbalète, une Salma Hayek sous-utilisée en icône sexuelle, une croix-fusil-à-pompes, et j'en passe. Mouais... On s'ennuie à mourir à voir ce recyclage de motifs BD complètement démodé, et on rêve de renvoyer Rodriguez à ses joujoux et à sa PlayStation, domaine dont il n'arrive pas à s'extirper. Parfois, Tarantino laisse un peu trop apparaître sa paresse. Ca, du cinéma déjanté ? Laissez-moi rire.

Commentaires
H
J'ai par contre un gros probleme avec Tarentino c'est sa façon de traiter le cinéma asiatique. Bon il est vrai que je suis fan de cinéma asiatique et il dit l'être aussi, mais quand même, outre les pillages éhontés dans ses films (pillage qu'il nomme hommage), c'est surtout dans la distribution de films asiatiques aux USA et notamment les films de Jackie Chan qu'il s'est permis quand même de remonter, d'en changer la musique, de couper des scènes, pour, soit-disant, obtenir un film qui plairait plus aux occidentaux. Je ne suis pas sûr qu'il apprécierait qu'on en face autant avec ses films. <br /> En tant que réalisateur, de toute façon, je n'ai aimé que "Réservoir Dogs" inspiré probablement de "City on fire" de Ringo Lam. Pulp Fiction était trop lelouchien à mon goût, Jacky Brown insipide et Kill Bill un foutage de gueule devant selon lui rendre hommage aux films asiatiques.
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D
J'aime beaucoup les films de Tarantino mais quand il produit le désastre est tout à fait envisageable. Preuve cette Nuit en enfer (vous avez raison sur toute la ligne), preuve Hostel, que j'ai vu tantôt (vous l'avez bien cerné aussi) et qui est, pardon, une merde poussive...
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H
Mais alors pas du tout. Je trouve ce film vraiment très bon, dans son style. Ce n'est pas un film intello, c'est sûr, pas un film d'auteur mais le film d'un passionné de cinéma Bis, de cinéma de genre, de cinéma décalé. Et tout est décalé justement. Le jeux des acteurs, Clooney et Tarentino qui sont justement décalés et donc jamais dans "un réalisme" qu'imposerait de telles situations (mais est-il plus réaliste dans "Brothers" des frères Coen ?) et j'aime bien le changement de genre à partir du moment où ils entrent dans le bar mexicain. Alors c'est sûr, on aime ou on aime pas le genre. Si on aime pas le genre, c'est certain qu'on doit trouver ça nul et mal fait, mais c'est le cas pour tous les genres cinématographiques.
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