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Shangols
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26 août 2008

La Femme défendue (1997) de Philippe Harel

Bien que le procédé de tourner un film uniquement en caméra subjective ait le risque de tourner au maniérisme, Harel s'en sort avec les honneurs, grâce notamment à une Isabelle Carré extraordinaire - m'a toujours plu, la chtite. Devant jouer le plus souvent face caméra, l'Isa parvient à nous faire oublier littéralement l'objectif à tel point que l'on finit presque par croire que c'est nous qui avons eu une aventure avec elle. Nan, vraiment bien.

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C'est une histoire d'adultère comme il pourrait en arriver à tout le monde (je dis ça, attention, sans mauvais esprit) entre un homme marié qui approche la quarantaine, la fameuse crise (ah, ah, j'en suis bien loin... ah ben non en fait) et une jeune femme d'une vingtaine d'années, blonde comme les blés, au teint plus clair 1209208_property_imageDataqu'un Yoplait. De petits pas en petits pas, de rendez-vous au resto en rendez-vous en chambre d'hôtel, nos deux compères avouent de plus en plus leur faible l'un pour l'autre. Innocente, quelque peu naïve, l'Isa se rebelle un peu au fil du temps, "se défend" de plus en plus - Harel m'a soufflé le jeu de mot volontaire, je le reprend à son corps défendant. L'égoïsme et une certaine lâcheté du gars se révèlent peu à peu, sans non plus qu'il n'apparaisse sous les traits du parfait salaud; d'ailleurs la coquine Isa n'est jamais vraiment dupe de la situation, ne se fait point de châteaux en Espagne et titille quelque peu ce mari trompeur : les petites coucheries laissent de plus en plus la place aux discussions tendues - l'Isa parle presque plus de la femme du gars que d'elle-même -, les reproches sur l'hypocrisie du gazier prennent le pas sur les petits mots doux et semblent irrévocablement vouer la relation à une fin certaine. Parfaitement joués, bien écrits, les dialogues ne sonnent jamais creux ni surfaits et Harel parvient même à capter quelques instants de grâce dans le regard d'une Isabelle, carrément ingénue au départ, puis qui aiguise peu à peu ses charmes, ses armes. Peut-être pas de quoi hurler au génie, mais un film bien plaisant et pas désagréable du tout à revoir. Dommage que le Harel n'ait point continué dans cette veine.

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