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21 juillet 2008

Une Ville d'Amour et d'Espoir (Ai to kibo no machi) (1959) de Nagisa Oshima

Un bien joli titre nipponisant pour un film triste comme un ver à soie (enfin, je me doute). Il s'agit en fait du premier volet de la Trilogie de la Jeunesse d'Oshima qui ne respire point la joie. Avant de faire des films avec moult roulades sur le tatami, Oshima a dressé à ses début un bien triste constat de cette société de la fin des années 50 au pays du soleil levant.

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Masao est un bon petit gars qui n'en veut, sérieux comme tout à l'école, qui vend ses pigeons pour subvenir 80260_78d37410fca81b373fe46a2a5a2b2e61aux besoins de sa mère, malade, et de sa chtite soeur un poil déficiente mentale (elle dessine des rats morts, ce qui a cinq est de mauvais augures apparemment). Son père, bien entendu, est mort et ils vivent dans une cahute en bois toute rafistolée. L'arnaque, tout de même dans l'histoire, c'est qu'il s'agit de pigeons voyageurs, qui reviennent généralement au bout de trois-quatre jours à la maison. C'est certes po glorieux mais quand tu crèves la dalle, hein, ben non pas le choix non plus. Seulement, il y aura un effet boomerang, forcément... Notre gars Masao fait la connaissance d'une jeune fille de bonne famille prête à tout pour l'aider et qui, par l'intermédiaire de la prof de notre ami, également toute dévouée à sa cause, tente de le faire entrer en stage dans l'entreprise de son pater. La jeune fille, en gros, c'est l'amour, et la prof, l'espoir - pour les titres je suis décidément imprenable. Notre Masao tente de croire, envers et contre tout, en ses deux bonnes fées et on se dit qu'il y aura peut-être un jour un petit rayon de soleil à l'avenir, même pour les pauvres. Si, vous, vous y croyez encore, ben vous êtes capable de revoter Sarko une seconde fois...

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Oshima filme avec soin ses personnages, c'est propre, bien découpé, jusqu'aux derniers plans, légèrement décadrés, du meilleur effet : cet espoir et ces petites histoires d'amour qui se trament (il y a aussi le flirt entre la prof et le fils du patron de l'entreprise) basculent soudainement, calanchent même, osons le mot, comme si tout optimisme et espoir de changement se révélaient vains. C'est pas la fête à Neuneu, avouons-le, mais loin d'être aussi larmoyant qu'on pourrait le craindre. Il y a ainsi quelques jolies envolées - Masao et son amie, qui après s'être fait tancer dans la rue par deux fortes têtes, se jettent joliment, tout survoltés, sur un banc de cailloux humides - et des jeunes acteurs d'une parfaite sobriété. Du néo-réalisme à la jap et une première oeuvre de très bonne tenue.

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Les Soleils de Demain (1959)

En bonus, le premier (et l'unique, au demeurant) court d'Oshima qui tranche résolument dans le ton : il s'agit d'une présentation des nouvelles stars du cinéma nippon de demain, des chtites de 16 ans à peine et des gaziers fiers comme Artaban, qui sont mis en scène dans de mini situations stéréotypiques : la chanteuse de bar en anglais, la geisha à l'ombrelle, le combat de rue ou au sabre..., c'est léger comme une plume dans un courant d'air multicolore (haïku?). J'avoue ne pas avoir pointé du doigt une future star (ils ont un peu l'air gnangnan quand même dans l'ensemble, prêts à jouer dans des productions à l'eau de rose) mais j'ai pas vraiment l'oeil, ni forcément une grande mémoire des noms japonais. Bon, c'est vraiment pour vouloir être complet, disons...

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