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Shangols
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18 juillet 2008

La Dernière Maison sur la gauche (The Last House on the left) de Wes Craven - 1972

lasthouse1Il paraît que c'est un film culte, non seulement parce que c'est le premier du sympathique Wes Craven, mais aussi parce qu'il est "insoutenable, unique et sulfureux", comme dit le tempéré texte au dos du DVD. OK, je prends.

Ah diable, c'est une expérience... En deux mots, c'est de l'énorme n'importe quoi : les acteurs y croient comme je crois au retour de la gauche, sauf le méchant principal (un mélange de Richard Anconina, Dominique Rocheteau, Jean-Paul Belmondo et Sean Penn) qui a dû mater Pierrot le Fou comme un malade avant d'accepter le rôle (il est vraimant tordant quand il se fait découper en rondelles par la tronçonneuse. Enorme. A mon avis, ce type voulait être Al Pacino pour le moins. Le pauvre...). La musique, c'est Earth Wind and Fire en pire, et c'est genre : pendant un tatouage au couteau sur les seins de l'héroïne, on t'envoie Bridge over troubled water (n'est pas Kubrick qui veut, pépère). Le scénario, il tient sur une feuille de paye chinoise : c'est 2 filles, tu vois, elles se font tuer, eh puis eh ben alors les parents ils se vengent. L'humour, c'est bien simple, c'est Sheriff Fais-moi peur (des flics qui font du stop, ah ah ah, et qui sont pris par une vieille qui a plus de dents, ouh ouh, et qui transporte des cages pleines de poulets, hi hi hi hi). La mise en scène enfin, c'est un film d'entreprise des années 70 (mais si, les trucs de Michelin, là), ou au pire (et je vous jure que j'exagère pas du tout, je vous le jure), une démonstration de télé-achat. A côté, les films chinois des années 20, c'est le summum de la contemporaneité, le top du top de l'expérimental. Quant au côté insoutenable, unique et sulfureux, le film est tout sauf impressionnant, c'est une catastrophe atomique.

Alors oui, ça a parfois donné des choses, les jeunes cinéastes de 20 ans qui n'ont jamais vu un film de leurlast_house_on_the_left_xl_05 vie, et qui tentent : ça a donné Citizen Kane, Evil Dead ou Shadows. Mais là, je reste bouche bée. Bien sûr on ne peut pas trop en vouloir au film : c'est fait avec 20 balles, c'est un essai, c'est jeune, c'est sincère. Ca a un cachet années 70 tout à fait réjouissant, toute une époque du cinéma gore underground qui est souvent jolie. Il y a même deux-trois idées sur les rapports sexe/violence qui font mouche, c'est subversif dans ce sens là (bien que très moralisateur, et de droite à fond pour l'époque Flower Power : anti-lesbienne et catho, Christine Boutin en a fait son film de chevet). Et puis c'est hilarant de connerie (et parfois ça fait du bien, une bonne grosse connerie, je dis pas). Mais on aurait bien aimé quand même que Craven revoit plus sérieusement Orange Mécanique (la référence évidente) avant de n'en rendre que cette surface ridicule. Allez, je me suis bien marré, va.  (Gols 27/03/06)


vlcsnap_303436Il est clair que s'il s'agit d'un des films de Craven qui a le moins vieilli, on peut réellement se faire du souci pour le reste de sa filmographie. C'est tout de même le genre de film d'horreur classé "salace" qui fait doucement rire. L'ami Gols fait d'ailleurs assez bien le tour de la question au niveau de la faiblesse de l'ensemble. Si le film est considéré aujourd'hui comme perturbant, je me dis qu'il y a tout de même des critiques un peu perturbés. Marrant, malgré tout, de voir que Craven a eu l'idée de ce film en voyant un... Bergman (La Source, cela se tient) comme quoi les aléas du cinéma restent parfois assez mystérieux. Il est évident, cela dit, que le personnage le plus poilant de l'histoire demeure celui du père, docteur de son état, qui tente de piéger la maison avec deux bouts de fil dentaire, une prise électrique, du scotch et de la mousse à raser. Mac Gyver a dû se fendre la gueule en voyant ça et on se dit que le père, au Vietnam, il aurait tenu deux secondes et demi face à Rambo ou moins face aux Viets. Ses pièges à la con foirent d'ailleurs grave, il gaspille bêtement sa seule cartouche de fusil - comme quoi la chasse, parfois cela peut être utile - et repart dans la remise pour aller chercher sa tronçonneuse! - c'est pratique aussi d'avoir un père bûcheron, alors que jardinier, faut avouer que c'est plus dur de se défendre avec une tondeuse - quoique bien lancée, une tondeuse, cela peut faire super mal. Le 18454846_w434_h_q80type qui le joue est aussi nerveux que mon père quand il a le petit second au tarot mais finira tout de même par se faire bourreau des bourreaux. Quand à la mère, elle prouve une fois de plus qu'il ne faut pas demander de petites gâteries à une femme quand on vient de trucider sa fille - on s'expose à une grosse douleur. Au final, on se dit que ce premier film de Craven est un peu collector, que s'il a fait scandale a son époque il fait marrer aujourd'hui, et qu'au niveau de l'horreur cela ne dépasse pas un repas familial du dimanche avec un gigot trop cuit et les cousins au dessert.  (Shang 18/07/08)

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