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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
16 juillet 2008

Rio das Mortes (1971) de Rainer Werner Fassbinder

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Réalisé pendant une grosse période très productive (9 films en deux ans, un rythme Godardien des débuts), Rio das Mortes est une petit film réalisé pour la télévision. L'image pèche un peu esthétiquement -des grains gros comme en Bretagne- et s'appuie sur une histoire très linéaire : Hanna Schygulla, la pauvre, rêve de mariage, pendant que son jeune compagnon, la blonde queue de cheval au vent, ne pense qu'à mettre en place une expédition au Pérou, avec l'un de ses anciens camarades. Nos deux gars sont un peu des losers en puissance et se font constamment rembarrer par les gens auprès desquels il demande une aide financière : c'est d'abord l'oncle d'Hanna, businessman en Amérique du Sud, qui semble leur prêter une oreille attentive comme pour mieux les humilier dans son bureau, puis un responsable d'un organisme gouvernemental qui ne voit pas trop de quelle qualification particulière nos deux bras cassés peuvent se targuer (l'un est carreleur, l'autre a fait son service dans la Marine...). Sur un gros coup de bol (et de façon peu réaliste, passons) nos deux gars vont tout de même trouver les fonds pour se barrer, délaissant la pauvre Hanna.

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Si la "société" fait un peu la sourde oreille aux projets de nos deux gars, on se dit également, d'un autre côté qu'ils manquent cruellement de crédibilité... Mais après tout. leur volonté finira par payer pour aller jusqu'au bout de leur désir (sur place, ils risquent de rapidement se désillusionner, mais ne jouons pas les oiseaux de mauvaise augure). Ce projet de potes couillus s'oppose un peu à la tiédeur de la gentille Hanna. Certes, il y a une scène lourde d'ambiguïté sexuelle avec son amie, au milieu du film, et le dernier geste qu'elle esquisse, en gros plan, pourrait illustrer une prise de conscience de son émancipation (laissons parler ses propres désirs au lieu de vouloir jouer "au couple" classique...) Elle apparaît tout de même comme la grande perdante, d'autant que ses petites aspirations bourgeoises sont tout du long très conservatrices (elle aura tout de même son instant de gloire en dansant un rock très spécial avec le -déjà- ventripotent Fassbinder... comme une parenthèse un tantinet inutile dans le récit). Après un départ un peu lent, la seconde partie est, elle, assez répétitive,  les séquences étant tournées sans grandes trouvailles visuelles, mais le fond de l'histoire tient malgré tout la route : comme si la réalisation de ses rêves était toujours envisageable, pour peu qu'il y ait une certaine pugnacité, quelques sacrifices et une bonne part de hasard... (ils ont le tuyau sur leur "donatrice" en écoutant, dans un café, le fils de cette dernière qui cherche un financement pour son film... Un petit parallèle s'impose). Oeuvre un peu brouillonne mais loin d'être sans intérêt, n'est-il point?   

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Fassbinder ist in there

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