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Shangols
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13 juillet 2008

Le Dieu noir et le Diable blond (Deus e o Diabo na Terra do Sol) (1964) de Glauber Rocha

J'ai peut-être été un peu présomptueux de m'attaquer à ce "monument" du cinéma brésilien un dimanche après-midi au bord d'un abysse de grande fatigue. En relisant la chronique de l'ami Gols sur Antonio das Mortes, j'ai l'impression d'avoir exactement le même sentiment : on ne peut enlever à Rocha (un petite vingtaine d'années à l'époque, immense respect) les qualités esthétiques à son film (noir et blanc correct et beau panel de "grammaire" cinématographique - sens des plans ou du montage avec, comme moyen, deux francs six sous), le sens de la parabole dans ce récit de deux paysans qui traversent ces terres désertiques du Nord du Brésil et rencontrent des personnages plutôt "typés", tout comme enfin on ne peut lui reprocher de ratisser large au niveau des références cinématographiques - du néo-réalisme à la Nouvelle vague en passant par le western, de Rossellini à John Ford quoi... On ne manque point de fond, donc, ni de séquences remarquables; malgré tout on ne peut empêcher le film d'hypnotiser lourdement ses paupières - la faute à la fatigue ou à ces plans-séquences incommensurables...?

deusdiabo

Manuel et Rosa sont deux paysans qui vivent dans une misère noire (bon déjà, on prend un coup de bambou, d'entrée de jeu). Manuel s'apprête à vendre ses deux vaches à un puissant propriétaire dont il gardait un troupeau, mais pas de bol, quatre vaches (qui appartenaient à ce même proprio) meurent en route et le proprio ne veut rien entendre : Manuel, dans un coup de folie, trop c'est trop, trucide le gars et se retrouve sur les sentiers caillouteux avec sa femme : il croisera le chemin d'un illuminé -le Dieu noir donc- qui ira jusqu'à lui demander de sacrifier un enfant pour laver les péchés de sa femme : il s'exécutera mais la femme poignardera sauvagement cet homme capable d'ordonner un tel acte de barbarie; il rencontre ensuite Carisco -le Diable blond, ok ?-, un bandit de grand chemin qui libère les petites gens de leur malheur en les flinguant... Po mieux. On croise également en route un genre de desperado qui agit sur ordre du gouvernement et qui a pour mission de descendre le Dieu et le Diable - pfiou... Nos deux paysans finiront par s'échapper de ces multiples carnages en une longue fuite en avant : morale de l'histoire, la terre n'appartient ni à Dieu ni au Diable mais aux hommes. Bien.

sjff_01_img0134

Heureusement, de temps en temps, une petite chanson qui nous narre cette histoire m'a tiré du sommeil grâce à la puissance de mon enceinte arrière gauche décidément mal réglée. Il y a certes quelques accélérations soudaines dans le récit comme ces assassinats de masse et les scènes de panique montées à toute blinde - "à la Eisenstein", ouais (le gars a taffé, clair, et connaît ses références) - mais le soleil qui fracasse ces plaines sableuses de son éclat à dû finir par m'atteindre par effet de réverbération (c'est une autre explication plausible). Je me faisais une joie de découvrir cet auteur et j'en ressors totalement assommé. Bon, à voir sûrement dans une meilleur bourre, je ne voudrais point gâcher le plaisir de certains à découvrir ce film qui a semble-t-il fait date... Ah c'est pas de la samba, hum.

Ps : marrant le hasard, après avoir vu un titre avec les fourmis, Gols voit Bug, puis, chacun son tour, un film avec "nuit", puis là avec "Dieu". Ouais, ce commentaire manque quelque peu d'intérêt... Mais un esprit de communion, sûrement...

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