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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
6 juillet 2008

XXY (2007) de Lucía Puenzo

Ce film n'est pas sur les tee-shirts, mais sur l'hermaphrodisme, un sujet que, finalement, on connaît pas super bien. Lucía Puenzo a le mérite de faire un film d'un immense tact, d'une grande pudeur, qui baigne dans une lumière gris métallisé. Plutôt que de jouer la carte de tout sensationnalisme, elle tente de cerner au plus près les relations qui se développent, en particulier, entre Alex et son entourage et, sur une échelle plus générale, entre les parents et leur progéniture.

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Les parents d'Alex, jeune fille/garçon de 15 ans, invitent chez eux un couple, dont le mari est chirurgien et qui se trimballe avec leur gamin ado, un poil renfermé au premier abord.  Bien qu'au départ  le spectateur ne sache pas trop sur quel pied danser (est-ce un film sur les tortues uruguayennes ou sur un truc que cache le titre ?...) le grand dilemme, que l'on capte finalement au cours de conversations à voix basse, semble bien : 18856929_w434_h_q80faut-il ou non opérer? Loin de ressasser des problèmes d'éthique ou de se lancer dans de grands discours, Lucía Puenzo prend son temps pour faire apparaître les contours de ses personnages. Alex, enfant un peu sauvage qui semble avoir du mal à nouer des liens, va peu à peu se rapprocher de notre ado, un peu pataud lui-même. Une certaine complicité finit par s'établir entre eux jusqu'à une scène d'une grande intimité, où chacun expose au grand jour ses sentiments refoulés... Parallèlement, la cinéaste évoque les tensions multiples entre les parents et cet enfant hors du commun, même si les rapports de confiance qui finissent par se tisser entre eux (contrairement au couple d'invités totalement à côté de la plaque, le père avouant tout sourire à son fils, en plein questionnement sur lui-même, qu'il avait peur que ce dernier soit homo...) sont, au final, un sujet relativement universel. La réalisation n'a rien d'éblouissant, certes, mais il faut tout de même reconnaître un certain charme à l'oeuvre, un ton très personnel, un traitement d'une grande sensibilité, comme si Lucía Puenzo avait trouvé la parfaite distance pour évoquer ce sujet qui sort des sentiers battus. Un film qui ressemble à une bien jolie bulle, même s'il faut avouer que le litre de rhum descendu hier soir avec le Vince contribue à mon état d'esprit matinal très éthéré voire éthylique....

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