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5 juillet 2008

Les Dieux de la Peste (Götter der Pest) (1970) de Rainer Werner Fassbinder

Dans la lignée de l'Amour plus froid que le Mort, un polar noir assez glacial qui nous fait suivre Franz Walsh à sa sortie de prison. On pense immédiatement, rétrospectivement, à Berlin Alexanderplatz, et tiens justement le Franz donne un faux nom à l'hôtel, celui de Franz Biberkopf. Comme si tous les films réalisés auparavant par RWF n'étaient finalement que des essais en vue de l'oeuvre ultime. On retrouve les mêmes errances du héros, entre les femmes qui s'accrochent à ses basques et ses relations douteuses. Un dénouement final, forcément tragique, sur les  carreaux d'un supermarché, à la hauteur de la trajectoire de ce fantôme en transit.

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Franz vogue des bras de la possessive Hanna Schygulla - toujours aussi sublime en danseuse de cabaret, les yeux emplis de son Franz - à ceux de Margarethe von Trotta, brune dont le poster géant de son visage hante sa chambrée. On croise aussi au détour d'une scène l'éternelle Ingrid Caven ou encore la frêle Carla Egerer. Voilà pour les éléments féminins incontournables, femmes souvent dévouées mais forcément fatales qui causeront la perte de notre homme à pattes (ouais, les années 70, le look qui capdieuxpestetue). L'intrigue est, elle, finalement assez lâche : Franz se racoquine avec le Gorille, black massif qui a tué son frère (ah...) et entreprend de braquer la caisse d'un supermarché. A leur poursuite, un gros flic qui n'a guère de mal pour se trouver sur place le jour du coup foireux. C'est limite austère voire glauque. La musique de Peer Raben vient rythmer tout de même quelques séquences, et Fassbinder signe quelques plans de toute beauté comme cette vue du ciel sur la voiture du trio Franz/Gorille/Margarethe en route pour visiter leur pote Joe - cela n'apporte pas forcément grand chose au schmilblik mais donne un peu de respiration dans cette atmosphère au ras du bitume; un semblant de combat s'engage ensuite entre Franz, le Gorille et Joe, combat mécanique et un poil accéléré qui n'est pas sans faire penser à ceux de Lemmy Caution dans Alphaville; tout le monde se retrouve finalement allongé par terre, c'est la partie comique du film. Pour rester sur une bonne note, signalons tout de même que le noir et blanc et les éclairages sont joliment soignés. Un petit Fassbinder dans la lignée de ses premiers films relativement expérimentaux.

Fassbinder ist in there

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