Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
4 juillet 2008

Une Femme dont on parle (Uwasa no onna) (1954) de Kenji Mizoguchi

01

Moins lyrique que ses ultimes films sublimes en couleur, moins dramatique et poétique que sertaines de ces oeuvres des années en noir et blanc des années 50 (je connais que très peu ses films des années 40, point ses années 30 et que dalle ses années 20 ), Uwasa no onna possède malgré tout un certain charme; on retrouve en toile de fond le monde des bordels chers à Mizoguchi avec cette fois-ci une intrigue qui se focalise sur les rapports entre une mère (Hatsuko) et sa fille (Yukiko) : cette dernière, résolument moderne, éduquée à Tokyo semble subir le poids du taff de sa mère - po facile de se dire qu'on a la chance d'étudier grâce au boulot des prostituées. De plus, la fille (Yoshiko Kuga, très mimi avec ses cheveux courts et ses tenues noires) vient de subir un chagrin d'amour, son fiancé l'ayant lourdée en apprenant les activités de sa mère. La confrontation entre les deux s'annonce tendue comme un tatami.

uwasa_no_onna_PDVD_005

Dans un premier temps, la chtite Yukiko est un peu bégueule, saluant de haut les employées du bordel alors que sa mère, veuve, s'intéresse de près à un jeune médecin. Elle envisage d'acheter pour celui-ci une clinique (cela ne peut que créer des liens) tout en lui demandant de jeter un oeil sur sa fille qui broie du noir. Forcément, il ne faut par être grand clerc pour comprendre rapidement que le médecin va avoir un faible pour la chtite et vice versa. La chtite, cependant, entre-temps, s'est rapprochée des employées et passe de plus en plus du temps à essayer de comprendre leurs multiples problèmes. Elle fait tout de même le projet de repartir à Tokyo avec son médecin en poche, jusqu'à ce qu'elle comprenne (elle est un peu naïve) que sa mère avait des visées personnelles sur lui... Va-t-elle choisir ce jeune opportuniste ou revenir dans le giron, that is the question.

uwasa_no_onna_PDVD_006

Mizoguchi privilégie les plans tatami et on se croit presque parfois dans un film d'Ozu. Quelques limpides changements d'angle de caméra pour passer d'une pièce à l'autre, on est dans une grande sobriété de mise en scène qui manque presque parfois un peu de peps. Le cinéaste fait également intervenir dans son récit plusieurs scènes du théâtre Nô qui sont souvent en liaison direct avec son intrigue : lorsque la mère sort son jeune médecin, elle se rend compte que ce dernier a quelques faiblesses devant les jeunes actrices sur scène; il s'agit des prémices à la comédie théâtrale à laquelle elle assiste en présence de sa fille et du doc : l'histoire d'une vieille femme qui rêve d'un nouvel amour; les deux autres sont pliés comme des ânes, pendant qu'elle souffre le martyre et comprend le ridicule de sa situation - cela débouchera sur une crise où nos trois personnages se verront forcés de s'expliquer cartes sur tatami. Mizoguchi privilégie une fois de plus l'angle féminin, tentant aussi bien de porter un regard plein de tact sur les prostituées tout en faisant évoluer ses deux personnages principaux : la chtite gagne en maturité à mesure que la mère voit ses illusions personnelles partir en fumée. Peut-être pas un chef-d'oeuvre dans la carrière du Kenji, mais deux beaux portraits de femmes qu'une génération sépare.

mise sur Mizo : clique

Commentaires
Derniers commentaires