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20 juin 2008

De la Vie des Marionnettes (Aus dem Leben der Marionetten) d'Ingmar Bergman - 1980

de_la_vie_marionnettes_2006Pffffoulala, il y a des Bergman dont on se passerait bien. D'accord, on a une odyssée Bergmaneuse à boucler, mais ça frôle parfois le boulot non-rémunéré. Aus dem Leben der Marionetten tombe littéralement des yeux, c'est tout ce que je n'aime pas chez le Ingmar vieillissant, sérieux jusqu'à l'emphase, lacanien jusqu'au pensum, dénué de toute distance, de tout humour et très fier de son austérité. Bon, là, petite nouveauté chez le gars : il s'attaque parfois à une esthétique disco assez inattendue de sa part, musique de séries américaines des années 80, érotisme tristoune, voire trucages de mise en scène franchement anachroniques (arrêts sur images, ralentis, avec même une scène de rêve que n'aurait pas reniée Just Jaeckin). C'est définitivement pas trop son style, et on sent bien qu'il aborde ces motifs avec timidité et crainte, se réfugiant bien vite dans ses scènes de dialogues psychologiques auxquelles il est plus habitué.

 

del025Le film commence en couleurs, avec une scène de meurtre sur fond rouge (la même couleur que dans Cris et Chuchotements, mais la comparaison s'arrête là). Un homme tue une prostituée. Ca passe alors en noir et blanc (Nykvist, moins prodigieux qu'à l'ordinaire) et en flash back ou en flash-forward, pour une tentative de compréhension du geste fatal : on interroge le psy, l'épouse, l'ami, l'amant, on fouille dans les disputes de couple, dans les tromperies et dans le ça, le surmoi, et le mégatruc de l'assassin, à grands coups de montage alambiqué et de séances de psy à rallonge. C'est pas la fête au village, et on suit tout ça avec un ennui grandissant, se foutant bien vite de_la_vie_marionnettes_2007comme de l'an 40 des triturations de cortex de ces bourgeois fantômatiques. Quand Bergman veut se la jouer "j'ai lu tout Freud", il peut être particulièrement gavant dans ses poses de premier de la classe. On soupire en pensant à la lumière qui émane de ses grands films quand il se laisse aller aussi à l'amour des êtres. Bien sûr que la vie est triste, on est d'accord avec lui ; faut-il pour autant servir ce glaçon cinématographique poussiéreux et ringard, qui ne concerne que lui ? Les Cahiers appeleraient ça un "grand film malade" (euphémisme habile pour désigner une mauvaise production d'un grand metteur en scène) ; moi, j'appelle ça "un petit film déjà mort".

l'odyssée bergmaneuse est là 

Commentaires
S
Bah moi j'aime beaucoup, c'est très clinique comme film mais passionnant je trouve. Bergman le considère comme son meilleur film, ce qui est tout à fait étonnant.
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