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16 juin 2008

Classe tous Risques (1960) de Claude Sautet

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Premier vrai long métrage réalisé par Sautet, après avoir joué pour une dernière fois les assistants avec le Sieur Franju pour Les Yeux sans Visage. Basé sur un livre de José Giovanni, l'essentiel du film repose sur les -lourdes- épaules de Lino Ventura qui trouve en Belmondo le seul partenaire de confiance. Si le début du film commence à cent à l'heure avec vol à la tire et barrages de police fracassés, l'intrigue s'attache surtout ensuite aux traces de cet ancien gros bras qui, au fil de sa cavale tragique, va de déceptions en désillusions. Plus dure sera la chute.

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Dès les premières séquences peu bavardes, on sent que Sautet fait confiance aux enchaînements de sa trame ainsi qu'au charisme du Lino. Après une ouverture rythmée par l'action où quelques flics morflent, c'est au tour de Lino de connaître un méchant retour de bâton : il perd son associé et sa femme dans une fusillade et sent bien que ce nouveau départ s'annonce sous de mauvaises augures... D'autant qu'il a sur les bras deux gamins, pas le moyen le plus sûr de passer inaperçu. Il compte malgré tout sur ses vieux potes de braquage du temps d'avant, résidant à Paname, censés venir le chercher à Nice. Ces derniers, rangés des voitures, finissent par se défiler et par envoyer un jeune gars pugnace, le Bebel. Le Lino apprécie le geste de ce quidam mais revient à Paris avec la sale envie de régler ses comptes avec cette petite bande de lâcheurs. Et quand il est en colère, le Lino, les hommes morflent... On pense au départ que cet épisode parisien débouchera sur la réalisation d'un ultime casse. Et ben non. Il sera surtout question de fidélité, de trahisons, d'amitié naissante, de duel sous la lune et surtout de la déchéance lente mais inéluctable de cet homme dont la belle époque est bel et bien derrière lui.

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C'est toute la qualité du film de Sautet que de s'attacher aux relations humaines et à la personnalité de cet homme qui se fissure à vue d'oeil. Il faut voir le Lino jouer pathétiquement avec sa lampe de chevet, dans une chambre de bonne, pour comprendre qu'il a connu des temps meilleurs. Ventura a beau continuer à déménager grave quand il s'agit d'agir -ça aide d'être un ancien catcheur dans les scènes de baston-, c'est moralement qu'il est atteint : son entourage finit toujours par payer à sa place et, pas bégueule, il se rend compte que lui aussi est "arrivé au bout du chemin" (en référence avec cette superbe scène de duel tendu comme un coup de trique qui ne dénoterait point dans un western âpre). Sautet commence réellement sa carrière avec un film (pas facile de faire son trou en pleine Nouvelle Vague) qui mérite d'être ressorti des cartons (merci qui...? eh ouais Criterion encore et toujours...)    

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