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10 juin 2008

Furie (The Fury) de Brian de Palma - 1978

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Voilà un film qui ne rajoutera rien à la gloire du bon Brian. On dirait, en fait, un film "à la manière" de de Palma plutôt qu'un film de de Palma, tant tout y apparaît comme une caricature des motifs habituels du gars, tant tout y respire la maladresse et l'amateurisme. Incroyable de constater la lourdeur du montage, l'évident désintérêt pour les acteurs ou les effets hyper-appuyés de la mise en scène.

furie02myplanitybd4L'histoire en elle-même est déjà très compliquée, et on dirait qu'on essaye de nous raconter cinq ou six histoires en une : il y a la quête d'un père pour retrouver son fils, il y a une veine fantastique autour de dons télépathiques du héros, il y a une histoire d'amour impossible, il y a une trahison entre amis de toujours, et il y a en plus les scènes incontournables chez de Palma, celles avec gros effets de musiques et de décors. Au bout de quelques minutes, on a déjà l'impression d'un trop-plein. D'autant que The Fury tombe très vite dans un piège de débutant, que le vieux roublard qu'était déjà Brian à l'époque aurait pu facilement éviter : le film est toujours en avance sur nous, il possède des informations qu'il refuse de nous livrer, d'où une impression de mépris par rapport au public. On se sent exclu du jeu de piste sophistiqué mis en place, et trimballé comme une pauvre chose pendant la majeure partie de la trame. Certes, les méchants furie03myplanitysj7sont vite repérés (Cassavetes, en sur-jeu, un peu hébété pourtant de se retrouver là), même si on s'amuse à teinter les gentils d'une petite touche de sadisme bienvenue. Mais leurs motivations, les arcanes de leurs agissements restent secrètes, puisque, révélées, elles pêteraient tout l'enjeu du film. Comme tout repose sur une sorte de révélation finale, de Palma meuble le reste de sa pellicule avec des scènes inutiles et ajoutées au petit bonheur la chance. Et c'est très mal fagotté. Il tente désespérément de faire rentrer du sensationnel dans cette histoire fadasse, et gonfle son film avec des sketches qui n'ont rien à voir : une scène de fête foraine même pas impressionnante, quelques résurgences de visions cauchemardesques de l'héroïne, une séquence au ralenti qui arrive comme un cheveu sur la soupe... C'est bien triste.

furie01myplanityrf5Ajoutons que Kirk Douglas, athlétique, est sous-employé, et du coup force son jeu par moult grimaces ridicules ; que la musique spielbergienne de John Williams ne fait rien pour la crédibilité du scénario ; que l'humour est pataud (la séquence dix fois trop longue où Douglas prend en otage un couple de prolos moyens) ; et que le fameux final est beaucoup plus grand-guignolesque et ridicule qu'impressionnant. De Palma tente ce qui fit ou fera sa gloire, de Carrie (les mêmes séquences de jeunes filles en proie à leurs "dons") à Blow Out (les mêmes effets de ralentis qui décuplent l'espace), mais n'arrive qu'à produire une auto-parodie pénible. On oublie.

Des Palmes pour De Palma

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