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17 mai 2008

Ennemis intimes (Mein liebster Feind - Klaus Kinski) (1999) de Werner Herzog

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Il y a certes quelques redites avec les différentes interviews données par le passé sur les relations explosives entre Herzog et Kinski (lorsque sur le tournage d'Aguirre Werner a menacé Klaus de le flinguer avec sa carabine, alors que Kinski menaçait de définitivement quitter le tournage - cela restant purement au niveau des mots) ainsi qu'avec les images du reportage Burden of Dreams sur le tournage de Fitzcarraldo, qui montre parfois la tension extrême sur le plateau ou le danger de certaines séquences; il est malgré tout intéressant de sentir le besoin d'Herzog de faire ce genre de film-hommage à son "meilleur ennemi". Certes, il n'est pas toujours tendre avec les multiples accès de folie furieuse de Kinski, il est loin de chercher à embellir nostalgiquement leurs prises de gueule et leurs différends artistiques, mais il finit aussi par convenir que leur association -dangereuse et violente- a toujours fini par profiter au film. De même lorsque Werner avoue avoir eu envie up11_gn jour de mettre le feu chez son ami Klaus (seul un ami de ce dernier l'empêcha au dernier moment de passer à l'acte), il tente de relativiser leur haine qui tend à ressembler surtout à une drôle d'association pour le pire et le meilleur. La séquence d'ouverture est particulièrement croustillante, Herzog mimant les crises soudaines de Kinski, dans un ancien logement qu'ils ont partagé pendant quelques mois, sous les yeux ahuris de deux bons bourgeois allemands qui semblent se demander si l'esprit destructeur de Kinski ne va pas finir par revenir dans leur belle cuisine équipée; c'est assez savoureux. Tout du long, même si Herzog ne mâche pas toujours ses mots sur la mégalomanie ou l'égocentricité de son acteur, on sent qu'un véritable respect a fini par les unir. Quelques moments également relativement apaisants et tranquilles avec l'actrice de Woyzeck, Eva Mattes, ou avec Claudia Cardinale qui sont particulièrement tendres avec le souvenir de Kinski, ainsi qu'une belle balade devant des photos de tournage faisant comprendre que la photo en noir et blanc ci-contre est en fait totalement mise en scène pour l'objectif (si Kinski et Herzog se sont frottés ou menacés plus d'une fois, ils ne se sont point lattés pour autant), comme pour donner un peu plus de poids à la légende de ce curieux couple de cinéma résolument détonnant. Sans vouloir faire table rase du passé et de leurs frictions, Herzog, par le choix notamment des dernières images montrant Kinski adoptant un papillon ou jouant sur avec un immense morceau de tissu dans le vent, rend un ultime hommage à l'esprit volubile de Kinski avec une sorte de tendresse finalement avouée. 

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Venez vénérer Werner : ici

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