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17 avril 2008

Les 39 Marches (The 39 Steps) de Ralph Thomas - 1955

Ce 39 Steps-là n'est pas vraiment un remake du film de Hitch, mais, disons, une adaptation du même livre de John Buchan. Seulement, il arrive après le chef-d'oeuvre, et forcément, on ne peut s'empêcher de faire la comparaison.

Sans_titre4Quand on le place au regard de la première version, ça ne tient bien sûr pas le coup 2 minutes. La mise en scène tâcheronne de Ralph Thomas est à deux doigts du ridicule, à cause notamment d'un montage cheapissime : certains plans montés ensemble semblent avoir été pris à 10 ans de distance, dans une autre lumière, voire un autre décor. La première scène, qui se déroule dans un jardin anglais avec plein de personnages et d'intrigues qui se superposent, est fraSans_titre2nchement impossible à décrypter, tant Thomas traite ses raccords en petits détails accessoires. Le reste du film est à l'avenant, le gars multipliant les erreurs de montage (les fautes de point de vue notées par Truffaut dans le Hitchcock/Truffaut, mais aussi un manque d'inspiration total dans les décors, qui affadissent tout le côté "exotique" de l'histoire). Là où les invraissemblances du scénario donnaient les plus belles choses dans le film de Bouddha, elles sont ici mal Sans_titre5assummées, dissimulées sous des artifices, et deviennent des handicaps : Mr Memory qui se sent obligé de livrer ses secrets par sens professionnel, la conférence "forcée" (ici, sur la botanique) ou les fameuses menottes qui lient les deux protagonistes, voilà ce qui faisait la sève de l'humour hitchcockien ; ici, ce sont des défauts d'écriture que Thomas tente de cacher sous un montage illisible. D'autre part les acteurs sont horribles : Kenneth More est fade et gavant de prétention, si bien que toutes ses pointes d'humour tombent comme des vannes de touriste hollandais ; et la chtite Taina Elg est traitée en blondasse idiote pendant la majeure partie de ce film moralement assez beauf (heureusement, elle écope d'un joli gros plan sur la fin).

Sans_titreMais malgré tout, si on oublie le modèle, The 39 Steps 1955 contient de charmantes petites choses, des idées mignonettes qui font oublier l'amateurisme de l'ensemble. Les seconds rôles notamment, sont assez bien écrits : un couple d'aubergistes louches et pratiquant la magie noire au coeur de l'Ecosse, un berger totalement en vrille, ou deux tueurs rêvant de se bouffer un bébé au petit dej'. Thomas a l'air d'aimer plus ces personnages-là que son héros, et il a bien raison. Et puis quelques séquences parfaitement inutiles sont aussi assez rigolotes : une conversation de jeunes filles dans un train, qui fait apparaître le héros comme un vieux-beau ringard, ou un petit môme déguisé en Indien qui fait la loi au milieu de cette histoire d'espionnage. Les autres bonnes idées étaient déjà dans le Hitch, mieux filmées, mieux jouées, mieux rythmées, mieux éclairées et mieux montées. Si vous êtes curieux, ne vous gênez pas, cela dit...

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