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13 avril 2008

Sur la Piste des Mohawks (Drums along the Mohawk) de John Ford - 1939

DrumsAlongMohawkIl n'y a pas que du bon dans la filmographie fournie du gars John, et malheureusement Drums along the Mohawk est à piocher dans le fond du panier. Il fait partie de ses portraits de la naissance de l'Amérique, comme Grapes of Wrath, et c'est à peu près le seul intérêt de ce film à part ça sirupeux et fade comme c'est pas permis.

On ne rentre jamais véritablement dans l'histoire. Ford ne prend pas le temps de nous présenter ses personnages avant de les entraîner dans le vaste destin de l'émancipation de la nation. Dès la première minute, on nous montre un couple en train de se marier, puis ils déménagent dans un bled improbable pour être immédiatement attaqués par les vilains Mohawks hurlants ; en 1h30 ils libèrent le pays, point final, on passe au film suivant. Mais on est restés sur la touche, peu concernés par les hommes et les femmes qui font cette trame trop pressée. Du coup, on a l'imfaf_20drums_20along_20the_20mohawk_20PDVD_005pression que ce n'est que dans les denières séquences que Ford prend le temps de faire du cinéma : une course-poursuite sur fond de coucher de soleil enflammé enfin tenue, puis un lyrisme bon enfant et unitaire dans le dernier plan.

Mis à part ces deux moments très courts, on a droit à une immonde tarte à la crème sur la vertu du patriotisme, l'importance de garder les femmes à la maison et le courage du militaire. On savait Ford légèrement douteux politiquement : il livre un film sarkozyste 70 ans avant le sarkozysme, où la valeur-travail fait figure de tête de proue, où les femmes ne savent que hurler d'horreur ou s'inquiéter pour leurs maris partis à la guerre, où les hommes n'existent que remplis d'humilité catholique, durs à la tâche et attachés à leut bout de terre pitoyable. La musique revient sans cesse sur les grands thèmes militaires, et toutes les actions des personnages semblent dirigés vers cette indépendance forcenée, alors même que les Indiens sont soigneusement privés de tout caractère (ah si, ils sont sportifs, maisopt_013627 c'est bien tout ce qu'on peut dire). Pour développer ce message bas du front, Ford a choisi les deux acteurs idéaux : Fonda joue sans intelligence, fadasse, sans envergure, exhibant sagement un bronzage de magazine féminin du plus pauvre effet ; et Claudette Colbert est insupportable de dévouement maternel surranné, et possède à son répertoire deux expressions : je crie ou j'aime mon homme viril. Quant aux autres personnages, ils se résument à des caricatures de "l'âme américaine", laborieuse et confite d'assurance dans sa suprématie WASP, Ford poussant même le vice jusqu'à créer un personnage d'Indien... catholique, qui finit par monter lui-même en chaire avec un sourire béat. Sans moi.

Go old west, here

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