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14 mars 2008

Le Marchand des quatre saisons (Händler der vier Jahreszeiten) (1972) de Rainer Werner Fassbinder

Handler_der_vier_JahreszeitenIl y a déjà en germe le Franz Bieberkopf de Berlin Alexanderplatz dans ce Hans Epp. Rejeté par sa famille (ouh la vilaine Mutter), refroidi par son grand amour, Hans décide de s'engager dans la légion après avoir été viré de la police - une petite turlute par une personne racolée dans la rue, cela ne marque pas des points, certes. Lorsqu'il revient, il tombe dans l'alcool et bat violemment sa femme devant les yeux de sa fille : là encore, il ne s'attire point la sympathie de ses proches. Seulement il est bien décidé à faire son mea culpa et seule sa soeur (la wonderbar Hanna Schygulla) semble encore vraiment croire en lui. Après une crise cardiaque suite au divorce demandé par sa femme, il revient avec elle, prêt à se battre. Il se rend cependant rapidement compte que celle-ci, non seulement, l'a cocufié mais a en plus monté un plan avec son nouvel associé pour se faire de la thune. "Il vivra s'il le voudra" disait sa soeur et dans ce monde où l'argent semble être la seule valeur, il va tomber peu à peu en dépression avant de s'achever dans l'alcool. Il y a du Bieberkopf, disais-je, dans cette trajectoire faite de chute, de volonté de rédemption et de rechute. Rien ne semble y faire pour que sa famille le respecte, quant à sa femme, elle semble à ce point jouer un double-jeu, qu'à peine sera-t-il mort, elle va s'acoquiner avec son dernier associé. Celui-ci d'ailleurs, qu'il avait présenté comme son meilleur ami, il avait même fini par le traiter de salaud : il faisait ainsi référence à un épisode du passé, au Maroc, ou ce soit disant ami n'était venu à son aide qu'en tout dernier recours, une fois que Hans avait livré son âme, prêt à mourir. Hans avait alors déclaré que tout le monde était un salaud comme si cette société finissait par pervertir qui que ce soit.

1972merchantoffour01

Un constat amer, traité de façon très sèche par Fassbinder : s'il y a du mélodrame dans l'air, le jeu souvent très froid des acteurs (voire les postures totalement statufiées de sa famille autour de sa femme) font que les émotions surgissent comme des uppercuts. Il y a quelque chose de direct, de brutal dans la mise en scène, et l'un des seuls vrais moments de paix est à trouver lors d'une petite ballade en forêt de Ens - il en sera d'ailleurs de même dans Berlin Alexanderplatz. Comme s'il était jugé coupable d'avance, Ens semble précipiter sa perte sans illusion aucune. Frontal.

Fassbinder ist in there

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