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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
8 mars 2008

Paprika (2006) de Satoshi Kon

Voilà un vrai dessin animé pour adultes aussi délirant sur le fond que visuellement : enregistrement de rêves, interaction entre rêve, subconscience et réalité, omniprésence d'internet et d'images surréalistes, c'est tout le monde virtuel qui est ici convoqué dans un joyeux bordel franchement réjouissant. Portée par un scénario auquel on commence par s'accrocher, avant de se laisser doucement glisser devant cette débauche d'images incroyables, l'histoire est définitivement inracontable et incroyablement troussée. L'intelligence des enchaînements entre les séquences est totalement virtuose, et on prend un plaisir, paradoxalement, de gamin, à suivre cette folle plongée qui convoque monde imaginaire et visions cauchemardesques.

25paprika600

Pour faire simple, il y a au départ la création d'une machine, la DC mini capable d'enregistrer les rêves. Cet outil créé au départ à but psychanalytique et volé par on ne sait trop qui, va rapidement se révéler beaucoup movie_paprikaplus dangereux que prévu; grâce à cette machine on peut non seulement retransmettre ses rêves sur ordinateur mais les personnes qui l'utilisent peuvent également par la suite rentrer dans le rêve des autres. Là où cela devient tortin, c'est que les mondes conscient et inconscient ont rapidement tendance à ne faire plus qu'un, et on assiste éberlué à un monde où les frontières de la réalité et de l'imaginaire fusionnent grave. Heureusement le détective Kogawa veille et, aidé par l'étonnante Chiba/Paprika (ah oui on peut avoir deux personnalités, ça complique po mal le bazar), il va tenter de percer le mystère... Il faut me croire sur parole car je ne pourrais pas être plus clair, c'est diablement jouissif à regarder et écouter (la musique pétaradante est au taquet) et intellectuellement étonnamment motivant. Satoshi Kon, dont j'avais déjà vu l'excellent Millenium Actress place la barre très haut et mystifie son spectateur d'un coup de baguette magique. Godzilla laisse sa place a des poupées géantes qui pètent tout - la menace aujourd'hui n'est plus atomique mais essentiellement virtuelle -, certaines personnes se dédoublent, d'autres se retrouvent fondues dans la même personne, les écrans de cinéma sont autant d'images que l'on peut pénétrer par la force de sa volonté et de son imagination, c'est franchement ahurissant de finesse, de beauté et d'originalité. Pixar et Walt Disney prennent un grand coup dans la tronche, oui monsieur on peut faire du dessin animé sans tomber une seconde dans le gnangnan et le lourdingue. Epice c'est tout. (ah si obligé quand même...)

2007_07_FilmPaprika

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