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7 mars 2008

Une Femme sans Amour (Una Mujer sin amor) (1952) de Luis Buñuel

Jugé par Buñuel comme son pire film (il a la dent dure tout de même), Une Femme sans Amour est, il faut le reconnaître, un peu conventionnel dans sa mise en scène - le nombre de fois où deux personnes qui discutent ensemble sont face caméra finit par laisser - et interprété de façon un peu trop théâtrale. Cette adaptation de Pierre et Jean de Maupassant se regarde malgré tout sans ennui.

mujer_sin_amor

Une femme venant d'un milieu défavorisé s'est unie avec un vieux barbon qui commence à lui peser sur les nerfs. Elle fait la rencontre par hasard d'un homme dont elle devient forcément raide dingue; ils prévoient de se barrer ensemble au Brésil, mais pas de bol, son mari fait une crise cardiaque le jour même. La mort dans l'âme elle décidera de rester avec lui. Des annés plus tard, Messieurs Dames, ses deux fils sont docteurs, et tout semble aller pour le mieux. Mais voilà-t-y pas que le notaire se pointe avec un héritage de son amant qui lègue un million de pesos au fils cadet qu'il n'a jamais rencontré ; c'est super louche, mais tout le monde fait comme si de rien n'était. Le cadet est tout content, il peut s'acheter son hôpital et piquer la gonzesse de son frère, alors que celui-ci commence à se ronger de jalousie et à se douter d'un truc : il pourrit tout le monde, même sa mère qu'il juge indigne. Cette dernière finira par mettre les points sur les i, avouant aux deux frères, après la mort de son mari, qu'elle n'a point honte, d'autant qu'elle a tout sacrifié pour eux sans suivre l'amour de sa vie - les deux gamins ne mouftent pas. Le sacrifice de cette femme dans cette société bourgeoise éclate comme un coup de tonnerre et fait ressortir les petitesses des deux fils, l'un un peu trop naïf et incapable d'ouvrir les yeux, l'autre tout aussi aveugle sur la vraie grandeur de sa mère. Il est dommage que cette intrigue attendue, certes mais bien ficelée, manque cruellement d'originalité dans son traitement. Le côté mélodramatique étant renforcé par des acteurs toujours en train d'en faire des tonnes pour tenter de faire passer un semblant d'émotion. Bon, le grand Buñuel mordant à souhait se rattrapera plus tard.

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