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3 février 2008

Time and Tide (Seunlau ngaklau) de Tsui Hark - 2000

time_and_tideAprès le film des Straub, je peux dire que j'ai exploré dans la journée des types différents de cinéma. Le seul point commun que je vois entre les deux films est qu'ils se terminent tous les deux par un générique, sauf celui des Straub. Time and Tide est à la finesse ce que le luth est à la compétition sportive, si vous voyez. C'est une sorte de chaos infernal, mais bien sûr très bien orchestré, où chacun se tire dessus en pratiquant des doubles saltos inversés avec kick-balayette latéral, tout en téléphonant à son pote et en faisant des clins d'oeil à la jeune première. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça lésine pas sur la frime, et que ça met son point d'honneur à vous mettre les nerfs en pelote à force de surenchère visuelle et de vidage de cerveau.

On ne comprend strictement rien au scénario (comme les Straub, tiens), mais on n'en a rien à foutre : on est 523_2là pour mettre ses neurones en veille en regardant comment le héros va bien pouvoir se sortir de la bagarre avec le gorille armé d'un M-3012 et d'un extincteur, suspendu à un cable au-dessus du vide et épaulé par 234 gardes du corps peu au fait de l'écriture de Proust. Le top du top pour Tsui Hark, c'est de montrer un accouchement au milieu d'une fusillade infernale, la future maman étant chargée de vider le chargeur pendant que le héros coupe le cordon avec ses dents puis entame une partie de rugby avec le couffin. C'est vrai que c'est drôle, mais c'est aussi trop creux pour qu'on ne pique pas du nez à un moment ou à un autre. La maestria du mec n'est pas à prouver, c'est plus que parfait au niveau des idées visuelles et de l'ambition formelle : le film semble se dérouler en un seul art11_4_400x268mouvement épileptique sur 1h50, sans aucune pause. Même si on sert un glaçon au bar, c'est avec force wwwoooufff et moult grimaces de mannequin couillu, et on se marre bien devant l'inanité de ce film absolument creux et résolument jouissif. Maintenant, personne n'interdira à Tsui Hark, je pense, d'utiliser aussi la partie gauche de son cerveau. Abyssalement vide, mais idéal si comme moi vous avez un voisin en train de se taper le match OM-je ne sais qui, en hurlant des "bbbbbbooooooooooooooouuuuuuuuuuuuuuuueuuuuuh !" caverneux. Ca mérite pas plus.

Commentaires
J
"Le seul point commun que je vois entre les deux films est qu'ils se terminent tous les deux par un générique, sauf celui des Straub. Time and Tide est à la finesse ce que le luth est à la compétition sportive, si vous voyez. C'est une sorte de chaos infernal, mais bien sûr très bien orchestré, où chacun se tire dessus en pratiquant des doubles saltos inversés avec kick-balayette latéral, tout en téléphonant à son pote et en faisant des clins d’œil à la jeune première."<br /> <br /> <br /> <br /> Excellent, vous êtes assez drôle et c'est la raison pour laquelle on vous lit même (et surtout) lorsque l'on n'est pas d'accord avec vous. <br /> <br /> C'est vrai que chez les Straub-Huillet (mais, au fait, y sont morts non... et pas d'un infarctus, rassurez-moi !) c'est plutôt Lexomil coupé à la camomille. Je me souviens de "Moïse et Aaron" (je n'ai vu que celui-ci) comme d'un (très) long plan filmant une crise d'arthritisme aigüe... depuis je fais de la gym !
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