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6 janvier 2008

Le Soleil se lève aussi (Tai yang zhao chang sheng qi) (2007) de Wen Jiang

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Cinq ans après l'excellent Les Démons à ma Porte, Wen Jiang revient avec ce film "babelien" (construit en quatre parties plus ou moins reliées entre elles) qui a fait l'ouverture du festival de Venise... Et l'on est déçu malgré de bien belles images, ma foi, qui n'évitent pas toujours un côté un peu chromo; le problème vient surtout du fait que Jiang tarde à remettre au spectateur les clés de son récit, et la dernière partie en flash-back, sensée faire le lien, apporte son petit lot d'infos qui révèlent finalement un peu trop... le manque de fond de l'ensemble...

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Première partie qui se concentre sur les relations entre une mère un peu starbée qui ne cesse de grimper aux thesunalsorisespostertoji5arbres et un gamin qui passe son temps à lui courir après avec une échelle... Ce dernier ne cesse de questionner sa mère sur son mystérieux père surnommé Alyosha et finit par découvrir une sorte de temple consacré à sa mémoire; ça fleure bon la campagne, Jiang n'est certes pas avare de couleurs un peu trop carte postale et si la caméra n'est pas tenue par un manchot, l'ensemble, bien que relativement rythmé manque de pulpe. On se dit qu'il reste trois parties,... Boum on part dans un lycée avec un homme suspecté de caresser les fesses des femmes pendant une séance de ciné en plein air ; si la pulpeuse Joan Chen joue très bien de son derrière, on se demande bien quel est le rapport avec le reste de l'histoire... On retrouve certes l'un des personnages (le pote du "pervers") de cette seconde partie dans la troisième, celui-ci étant envoyé en ré-éducation avec sa compagne... à la campagne ; cette dernière va flirter grave avec notre petit jeune de premier récit et ça va mal finir, croyez-moi (une histoire de "velours" pas vraiment lynchienne)... Enfin, donc, ce flash-back 20 ans plus tôt dans le désert de Gobi (ah ça on peut pas dire que les couleurs oranges des montagnes traversées à dos de chameau ne pètent pas!) qui revient d'une part sur la naissance chahutée de notre petit gars et d'autre part sur le mariage entre l'homme qui partira en ré-éducation et sa femme : musique ouïgour en prime et atmosphère de fête kusturicienne avec des draps enflammés qui s'envolent. Le trait "poétique" avec ce bébé qui naît dans des fleurs multicolores  et ce coucher de soleil beineixien apparaît un peu trop forcé pour être vraiment honnête...

up_The_Sun_Also_Rises_lg

Le récit se referme et nous laisse finalement assez sceptiques, non pas à cause de pans du récit restés ouverts (on comprend l'essentiel des relations entre les personnages, leur folie et leurs désillusions) mais surtout sur les  motivations profondes de Jiang : des destins qui se croisent, des histoires d'amour plus ou moins tragiques, mais finalement pas grand chose à vraiment se mettre sous la dent si ce n'est une certaine beauté cinématographique jusqu'à l'overdose. On attendait beaucoup mieux, notamment dans le fond, après la puissance grinçante et caustique des Démons...

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