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18 décembre 2007

Le Cirque (The Circus) de Charles Chaplin - 1927

ilcirco2Bien entendu, un vrai plaisir que de se taper pour la 8000ème fois The Circus, un plaisir de gosse, une sorte de friandise de Noël. Ce serai très plat d'affirmer que Chaplin est un génie, et pourtant le fait est : que dire d'autre devant cette finesse, devant cette déferlante de gags que Charlie pousse jusqu'au bout, jusqu'à leur point culminant, jusqu'à l'anarchie totale ?

Pourtant, c'est un des films où le vagabond (le nom de Charlot est une invention française beaucoup moins jolie que "The Tramp" des versions originales) apparaît le plus méchant. Ben oui, ce n'est pas un gentil garçon, le pépère : il pique des sandwiches aux enfants, monte sur un accessoiriste assomé pour mieux voir le spectacle de cirque, bourre de coups de savate un pauvre clown obèse, et revient mettre un fourbe ilcirco1coup de pied au flic auquel il avait pourtant réussi à échapper. Les bons sentiments qui dominent (générosité, naïveté, galanterie) ne trompent pas : on a affaire à un vrai libertaire, à un profiteur, et souvent à un sadique. C'est la vraie profondeur du personnage, c'est ce qui fait qu'il nous est immédiatement sympathique : son fond est noir et acerbe.

Etonne aussi l'intelligence du scénario, monté en cercle, et qui n'est pas du tout le fameux "plan après plan" auquel on a trop souvent voulu cantonner Chaplin. Certes, les cadres sont fixes, proches du théâtre filmé, et il n'y a pas beaucoup d'audaces de mise en scène, mise à part la course-poursuite du début, montée au taquet. Mais cette récurrence des mêmes plans au Circus1928_01début et à la fin du film montre que Chaplin maîtrisait quand même pas mal l'outil : The Circus commence sur un cerceau de tissu avec une étoile en son centre, tissu qui se déchire avec le saut d'un petit chien ; il se termine par le cercle laissé par le chapiteau démonté, et la même étoile déchirée. Entre les deux, beaucoup d'agitation, beaucoup de bruits, beaucoup de chutes et de coups de pieds au cul ; mais le vagabond revient à son misérable sort, sans amour, sans argent, sans boulot, abandonné. Il y a une sorte de fatalité très amère qui se dégage du scénario et du montage de Chaplin, qui tranche avec cette joie enfantine qu'il éprouve à nous faire marrer comme des baleines.

Sinon, c'est du nanan (je relis Céline), un grand moment de comédien, peut-être encore plus drôle quand il ne fait pratiquement rien que quand il est pris dans un impressionnant processus de gags. Chaplin est grand, voilà, mais encore une fois c'est plat de le dire. Alors je me tais.

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