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6 décembre 2007

Berlin - Alexanderplatz (1931) de Phil Jutzi

Bien que Doblin ait participé au scénario, il semblerait que son influence ait été limitée. Il ne reste de son œuvre monstre qu'une trame assez fine (bon en 1h25, certes, cela ne laisse que peu de marge) mais surtout toute la complexité, les affres du doute, voire la folie du personnage de Franz Biberkopf ont pâti d'une simplification à outrance. La fin même, où celui-ci est montré tout ragaillardi, se comparant à un culbuto qui retombe toujours sur ses pieds, va même à contre-courant de l'esprit du personnage: ses hésitations, sa bonne volonté qui finit par échouer lamentablement à cause de son environnement sont ici totalement éclipsées. Fassbinder, à l'exception du cauchemar climatisé de l'épilogue, semble être resté beaucoup plus fidèle à l'esprit du roman, Biberkopf apparaissant plutôt comme un véritable anti-héros toujours entre deux eaux.

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Il y a pourtant quelques bonnes choses dans cette version de Jutzi, notamment sa volonté de faire des plans larges sur la ville pour en faire un véritable personnage et le tout début, lorsque Franz panique à sa sortie de prison, est assez remarquable: montage psychédélique de rails de tramway, de travaux en tout genre dans des rues berlinoises bruyantes à souhait, avec en fond une musique tonitruante et notre Franz qui se fait de plus en plus petit dans le tram... Dommage que le reste ne soit pas du même tonneau et demeure un peu trop classique. De toutes les compagnes de Franz, ne demeurent plus que deux héroïnes, Cilly et Mietze qui n'ont au final que peu de scènes (loin d'être osées...) avec le Franz ; joué par un Heinrich George un peu trop fanfaron, le Franz laisse tout de même tonner sa voix à plusieurs reprises ; Jutzi n'hésite pas également à mettre un poil d'humour : ainsi en est-il de la scène où  Reinhold demande à Franz de mettre les bras en l'air alors que ce dernier vient justement d'en perdre un. Après l'oeuvre somme de Fassbinder, il est de toutes façons assez vain de vouloir faire une quelconque comparaison; le brio, la densité, la richesse, la complexité, l'originalité de celle-ci n'en ressortent que mieux... Bye bye, Biberkopf, t'en fais po, je te garde une ptite place, juste là.

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