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3 décembre 2007

L'Enfer (2005) de Danis Tanovic

Après l'excellent No Man's Land, Tanovic adapte la seconde partie de la trilogie posthume de feu-Kieslowski et on peut pas dire qu'il y aille avec le dos de la cuiller au niveau du réseau métaphorique. Me voilà un poil gêné vis-à-vis de mon partenaire chinois désireux de passer ce film le mois prochain; ah ouais y a deux trois trucs à déchiffrer, mais bon, on ne peut pas dire qu'ils soient tous d'une finesse de chocolatier suisse...

soeurs

Suite à un drame familial (la totale, un père qui a écopé d'une peine de prison pour pédophilie -mais en fait...- s'est suicidé, sa femme l'ayant accusé à l'origine et le rejetant de chez elle par la suite; cette dernière (Carole Bouquet maquillée comme Jeanne Moreau sans maquillage), suite à un saut dans l'escalier, est restée paralysée et muette...), trois soeurs ont quelques problèmes, des années plus tard, à trouver leur équilibre: Emmanuel Béart est avec un Jacques Gamblin qui la trompe et elle tend à reproduire les mêmes scènes de dispute que ses parents, Karin Viard est restée enfermée dans sa bulle et a du mal à communiquer avec le monde alentour, et enfin Marie Gillain est amoureuse de Jacques Perrin (différence d'âge : une centaine d'années... A ce niveau-là c'est pas un père qu'elle cherche mais un aïeul...), un homme marié, forcément, qui décide de la quitter. Du générique du début avec cet oiseau qui veut protéger sa couvée à cette image d'une abeille engluée dans un sirop (rouge, putain bien vu) qui parvient à s'extraire du verre grâce à la paille, notre pauvre Tanovic multiplie les symboles avec la lourdeur d'un éléphant dans un magasin de porcelaine polonaise; les cages d'escaliers des appartements ou des hôtels sont filmées pour jouer les cercles de l'enfer, les plantes se rétractent pour symboliser l'enfermement d'un personnage (Viard) ou les feuilles sont déchirées une à une quand on croit plus en l'avenir du couple (Béart) ; on a droit aussi à un peu de grec (ça fait toujours bien) avec l'histoire de Médée qui sacrifie ses enfants, sans parler de cette photo de couple avec le mari la tête en bas pour dire que Gamblin perd la tête... le réseau métaphorique est décryptable par un gamin de 6ème, et Tanovic pousse le vice jusqu'à reprendre la séquence d'une vieille qui balance une bouteille aux ordures, séquence déclinée par Kieslowski dans chacun des Bleu Blanc Rouge. C'est poussif à l'extrême et c'est à peine s'il ne finirait pas par nous faire un dessin pour nous dire que la vie ben c'est po toujours facile... Je passe sur les mouvements de caméra autour des personnages (qui paniquent, arggh, n'ont plus de repères, oups) comme oserait même plus en faire Lelouch (ah si?) tant l'enfer de Tanovic est un bouillon gras qui se déguste à la louche. Coup de bol, personne n'a encore osé adapter Le Purgatoire... Danis?   

guillaume_canet

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