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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
28 novembre 2007

La Charge victorieuse (The red Badge of Courage) (1951) de John Huston

Malgré sa courte durée (un peu plus d'une heure - le film aurait été amputé de 20 minutes), un souffle épique et une certaine finesse psychologique dominent cette reconstitution de la guerre de sécession.

3286418Le jeune soldat nordiste Audie livre sa première bataille; par pure bravache, alors qu'il multiplie les exercices avec ses compagnons d'armes, il a hâte d'aller au front. L'action ne tarde pas à venir et lors du second assaut sudiste notre courageux Audie court comme un fou... dans le sens de la retraite - la caméra de Huston vole littéralement sur les pas de notre homme et alors que celui-ci s'embu1887345b9072f18fbasque dans les fourrés, elle continue sa course folle en arrière: un plan d'une  rare intensité et d'une beauté folle. Ce dernier tarde un peu à reprendre ses esprits, croise les blessés qu'il se met à envier et rejoint tout penaud le reste de son régiment en racontant une mensonge bien lourdaud; alors que les soldats s'endorment, la caméra survole légèrement en hauteur ces corps harassés et finit sa course sur notre Audie, les yeux grands ouverts, qui se rêve en héros. Le lendemain il continue de raconter des bobards sur sa participation aux combats de la veille, mais dès la première attaque de 123_invisiblesla journée, voilà notre gars complètement survolté, qui, emporté dans son délire, se positionne en avant de ses propres troupes; lors de l'assaut final, il se fait une gloire de reprendre le flambeau du porte-drapeau et de mener les troupes à la bataille: véritable trompe-la-mort, héroïque malgré lui, après être tombé dans des profondeurs morales terriblement humaines. Lâcheté et héroïsme se côtoient dans un seul homme qui a fini par perdre le sens des réalités: le plan où il rejoint le porte-drapeau ennemi qui tombe à ses pieds, saisit le drapeau sudiste qu'il fait flotter au dessus de l'homme gisant mort est d'une force incroyable tant notre homme semble alors prendre conscience qu'il pourrait être exactement à la place de l'autre.

2661886Huston, en adaptant l'oeuvre de Stephen Crane, signe un film une fois de plus superbe où les prouesses cinématographiques sont légions: chaque gros plan sur les visages de soldats où transpire la peur -les larmes qui coulent parfois de leurs yeux avant la bataille- est compensé  par ces grands mouvements de foules, où le courage n'est souvent qu'une douce folie. To be heroic or not, is it the question?

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