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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
24 novembre 2007

Nanking (2007) de Bill Guttentag et Dan Sturman

Ce documentaire est proprement terrible, certains témoignages sont à la limite de l'insoutenable tant ils sont chargés d'émotion, certaines images - photos et films d'époque - d'une cruauté qui dépasse véritablement l'entendement. Plus de 200.000 chinois massacrés en 6 semaines, 20.000 viols -des gamines de 12 ans à des femmes de 60 ans-, l'histoire a beau être connue, le rappel d'une telle barbarie n'en demeure pas moins hallucinant. Il est définitivement difficile de soigner de telles blessures.

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Si le reportage se focalise en partie sur le rôle joué par une poignée d'Européens et d'Américains restés sur place pendant cette sombre période (de septembre 1937, lors des premiers bombardements, à janvier 1938), figures héroïques qui en instaurant une zone de sécurité pour les réfugiés sont parvenus à sauver environ 250.000 personnes, il retrace aussi par le menu toutes les atrocités que les militaires japonais ont nankingmoviepostercommis pendant l'occupation de la ville. Si les images des monceaux de cadavres qui recouvrent les trottoirs de la ville rivalisent d'horreur avec les photos de gens décapités, de jeunes femmes violées voire avec les films tournés par le docteur de l'hôpital sur des blessés dans un état horrible (29 coups de bayonnette reçus par une femme enceinte, enfants battus à coups de bar de fer ou soldats brûlés à l'essence - je vous fais grâce de la liste...), le témoignage d'un homme qui avait alors 9 ans à l'époque est dévastateur: il raconte (il y a une douzaine d'interruption dans l'interview et on se demande comment l'homme a la force d'aller jusqu'au bout de son récit) l'histoire de sa mère et de son frère, un bébé qu'elle tenait dans ses bras, victimes tous les deux des bayonnettes des Japonais et demeurés en vie... L'histoire dans son entier repousse les limites de l'horreur et il faut un courage de fou à cet homme pour évoquer 70 ans plus tard une expérience aussi sordide. Et je n'ose évoquer à peine le témoignage de cet homme qui a vu sa soeur de 13 ans coupée en deux, de bas en haut par le sabre d'un soldat jap - ah oui quand je dis terrible je pèse mes mots... Tout en sachant que l'on vit heureusement d'autres temps, cela permet de mettre le doigt sur la rancune tenace du peuple chinois devant l'ampleur d'une véritable tragédie... S'il y a bien sûr le devoir de mémoire, il faut surtout surtout surtout tout faire pour que cela ne se reproduise jamais (ici ou ailleurs comme dirait Godard...)- car l'inhumanité de l'être humain est définitivement un gouffre sans fond.

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