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16 novembre 2007

Au-dessous du Volcan (Under the Volcano) (1984) de John Huston

under_the_volcano_criterion_dvdAlors que je suis justement en train de lire un bouquin de Malcolm Lowry, En route vers l'île de Gabriola, il me reste en mémoire quelque chose de véritablement très flou (un peu à l'image des délires alcoolisés du narrateur) de ce roman adapté par Huston; il faut dire que l'on a affaire à un bon vieux stream of consciousness  de derrière les fagots pas toujours limpide comme l'eau claire - le roman était d'ailleurs réputé pour être inadaptable.

Nous voici donc au Mexique, sur les pas d'un ex-consul anglais sans nouvelles de sa femme, si ce n'est qu'elle a divorcé (disons qu'il a bien reçu des lettres mais s'est toujours refusé de les ouvrir... il a d'ailleurs même fini par les égarer lors d'une virée). Il est saoul comme une barrique du lever au coucher du soleil, finissant parfois son parcours affalé au beau milieu de la route; nous le suivons donc pendant deux jours entiers, sa femme (la merveilleuse Jacqueline Bisset) faisant une réapparition au petit matin du second jour - ce qui ne va pas forcément le calmer. Si le film s'ouvre un 1er Novembre, jour de la fête des morts, avec un joli ballet de marionnettes, de mort il va justement en être pas mal question tout au long du film: Indien assassiné pour quelques pesos et son cheval, mystérieuse présence "d'un agent" payé par le parti Nazi qui fait planer une menace constante, mort imminente de la paix entre les nations à la veille de la deuxième guerre mondiale, mort finalement "morale" de notre consul qui ne sait plus, littéralement à quel saint/sein se vouer. Entre une prière à la Sainte Vierge au début du film et un bar à putas sordide à la fin, notre consul enchaîne le plus souvent des monologues monotones sur son rôle pas si glorieux pendant la guerre (on a du mal à savoir où se cache la vérité), ses regrets, ses espoirs vite balayés d'une rasade de whisky ou de tequila, sa jalousie envers son frère, son manque de confiance envers sa femme...,  bref une sorte de bilan pas toujours limpide et le plus souvent assez âpre. Albert Finney peut être crédité d'une performance remarquable et pourtant, je ne sais pas vraiment comment dire, le film manque de chair, on a du mal à accrocher et à se passionner à cette longue fuite en avant. On sent bien une certaine tendance malsaine, chez ce consul qui lâche prise peu à peu avec la réalité, à ne plus savoir quoi faire pour décevoir, comme dirait ce bon vieux Thiéfaine, mais on a du mal à pénétrer corps et âmes dans cet univers ensoleillé où la mort rode - c'est en tout cas une impression personnelle. On "referme le film" du coup avec une certaine amertume dans la bouche et une légère frustration - ce doit sûrement être le mescal...

underthe372

Commentaires
P
j'ai toujours voulu voir ce film, pour avoir beaucoup aimé ce livre mythique.<br /> Mais bon en fait je cherchais une 'glose' sur un de mes films préférés, The Dead (Gens de Dublin). J'attendrai, donc (de pied ferme!), en parcourant d'autres notes, d'autres cinéastes...
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