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6 novembre 2007

Sahara (1943) de Zoltan Korda

Film de guerre en temps de propagande mais d'une très bonne tenue de route - et je ne dis pas cela uniquement pour le tank. Il y a bien sûr le grand Bogie en meneur de troupe qui se retrouve à la tête d'un étonnant attelage: des Ricains, des Anglais, un Sud-af, un Irlandais, un Français eh ouais (Louis Mercier...) et le premier héros black du cinéma hollywoodien (Rex Ingram) en vaillant soldat soudanais... il faut ajouter en tant que prisonnier un Italien pas méchant pour un sou et prêt à vendre sa chemise (noire) à la moindre occase et un Boche ("Ah les Boches" disait ma grand-mère) qui est forcément un sale traître. Ce qu'il y a d'assez réussi, c'est que tout le monde a ses propres petites manies (le Français qui parle de son fromage et ses oignons, classique) et s'exprime autant que faire ce peut dans sa propre langue. Korda instaure un véritable esprit de camaraderie et même si c'est un peu pour la galerie en temps de guerre, cela fonctionne franchement sympathiquement...

sahara1

Grandes étendues de désert en noir et blanc et un Bogie, grand rationneur d'eau, qui va tenter l'impossible: à la tête d'une petite réserve d'eau, nos 9 compagnons d'infortune vont faire face à 500 Allemands... assoiffés. C'est perdu d'avance, ouais je sais, mais enfin c'est quand même Humphrey Bogart les gars. Le Français tient également bien son rang mais sera descendu froidement dans le dos alors qu'il regagnait son camp après une hatdiscussion sous drapeau blanc. Forte séquence de ce soldat soudanais qui se rue derrière le prisonnier allemand qui veut rejoindre son camp pour dire que les réserves d'eau des Alliés sont limités: il surgit comme un lion du désert et finit par faire boire au Boche une douzaine de choppes de bière en sable. Héroïque le gars, qui se sacrifie pour la troupe. On a droit à notre lot d'explosions et l'atmosphère reste tendue jusqu'au bout; Korda se permet même de détruire gentiment quelques clichés avec notre ami soudanais: on lui demande s'il a 300 femmes, et il répond gentiment qu'il a droit à 4... mais qu'en fait il n'en a qu'une car sa femme... ben, comme toutes les femmes, est jalouse. Korda est d'origine hongroise (oui c'était ça ou grec...) et le scénario est signé John Howard Lawson qui d'après ma petite fiche fait partie des 10 personnes qui se sont dressées contre le Comité sur les activités anti-américaines. On sent forcément un poil d'intelligence et d'empathie. Bref, pas un chef-d'œuvre pour Bogart mais un film solide sur la seconde guerre mondiale. Mange pas de pain non.

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