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4 novembre 2007

No End in Sight (2007) de Charles Ferguson

noendinsight_posterbigAutopsie de l'incompétence totale de l'administration Bush, de A à Z; on savait qu'il y avait des couacs et des erreurs, il est encore plus dingue de les voir exposer un à un. Contrairement à Michael Moore qui prend son public un peu pour une andouille, Ferguson a l'honnêteté de confronter les points de vue, de faire un travail intellectuel rigoureux, de ne pas prendre les spectateurs (les mêmes que Moore a priori...) pour des abrutis (c'est juste un clin d'oeil à l'ami Gols, la pente docile de Moore finissant par m'énerver cruellement) et de convaincre par la clarté de son travail de journaliste.

Manque de préparation, manque de coordination, absence totale de consultation avec les spécialistes et les gens sur les terrain avant les prises de décision, décisions justement prises le plus souvent à l'emporte-pièce et aux conséquences catastrophiques... on pourrait enquiller à l'infini les absurdités des dirigeants américains dans la gestion de "l'après-guerre" en Irak; loin de moi de vouloir refaire un exposé exhaustif de toutes les faiblesses pointées du doigt dans ce documentaire. Il est tout de même hallucinant de voir comment les soldats américain accueillis malgré tout dans un premier temps comme des "libérateurs" ont réussi à se faire haïr en si peu de temps; entre le fait d'avoir laissé le pays dans le chaos (en demandant aux hommes sur place de ne point agir lors des pillages... - même s'il y a une certaine indécence à parler de culture vu le nombre de morts de cette guerre, voir l'un des musées les plus riches du monde entièrement pillé et une bibliothèque nationale avec tous les manuscrits de cette fleurissante civilisation brûlée, ça fait mal au coeur), les décisions d'une stupidité sans nom de Paul Bremer (mettre tous les fonctionnaires du précédent régime au chômage ainsi que tous les anciens militaires...) qui a favorisé le développement des4 pillages, des bandes armées et de la guerilla et les propos d'un Rumsfeld ("on voit toujours un pillard avec un vase dans les mains, c'est forcément le même, il n'y a pas autant de vases en Irak" - ahaha) - et j'en passe (des aberrations d'un autre temps...)-, on se demande vraiment comment il est possible de laisser les rênes d'un pays entre les mains d'incapables de cette envergure... On frémit de voir à chaque image le redoublement de violence et malheureusement on se rend compte que l'administration Bush, en ne faisant jamais les bons choix, en ne favorisant jamais le dialogue avec la population locale, en n'écoutant jamais les recommandations de leurs propres hommes (ça fait bizarre de voir les militaires américains généralement plus lucides sur la situation que les politiques... hum), en laissant des postes-clés entre les mains de branle-manette (...) est responsable en grande partie de ce carnage... Bref un documentaire incontournable, intelligent et sans effets, de quoi mettre du plomb dans la tête du Michael...   

Commentaires
G
Rhââââ ça y est, je vais passer pour un inconditionnel de Moore, alors que je suis le premier à reconnaître les limites du gars. Non, non, mais à mon avis il est aussi pertinent de comparer un documentaire avec un film de Moore que de comparer un Dardenne avec un Zidi sous prétexte qu'il s'agit de fiction dans les deux cas. Ce n'est pas parce que le matériau de base est sensiblement le même (c'es-à-dire le réel et la politique contemporaine) que les films sont comparables. Il faut définitivement se convaincre que Moore ne fait pas du documentaire, et qu'il met son point d'honneur à ne pas se renseigner avant de commencer ses films. <br /> D'autre part, qu'il prenne ses spectateurs pour des andouilles... je ne peux pas lui donner complètement tort...
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