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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
21 octobre 2007

Le Privé (The Long Goodbye) (1973) de Robert Altman

Tout comme Hawks, Altman a bien compris que chez Raymond Chandler, ce n'est pas la trame qui compte,mlong mais l'ambiance. The Long Goodbye est donc un film d'ambiance. Qui plus est réussi, puisque comme toujours, la mise en scène du bon Robert est magnifiquement élégante et raffinée, modeste et ingénieuse. Altman, c'est la classe.

Le personnage principal (Philip Marlowe) est très joliment déssiné, touchant dans ses détails plus que dans ses actes : un paumé amoureux des chats, au flegme viril mais humain, qui fait les courses pour ses voisines (lesbiennes nymphomanes et babas), a peur des chiens, et sourit timidement quand on lui annonce qu'on va lui couper les couilles. Avec Elliott Gould, Altman a trouvé un acteur idéal, voix grave et tenue physique décalée ; il est parfait. L'histoire, on n'en a rien à foutre, elle est d'ailleurs peu intéressante, le truc classique de suicide maquillé, d'adultère qui tourne vinaigre, et de valises de billets de banque. Ce qui touche, c'est l'élégance de la musique (belle idée d'une chanson qui part d'un habillage 40's pour arriver tout doucement à un ton 70's), c'est le sens des décors urbains (l'immeuble de Marlowe, froid et étrange), c'est 80le rythme syncopé bien qu'alangui, c'est le goût du détail, c'est un dialogue fin et drôle... Il y a aussi un méchant parfait, brutal et ridicule, on repense au Edward Robinson de Key Largo, qui aurait épousé le Joe Pesci des Scorsese. Le film parle tranquillement du passage cinéphilique des polars chandleriens aux films de gangsters brutaux des années 80. Il montre un héros qui a perdu son charisme bogartien pour devenir un pantin perdu, trahi par ses amis, asexué, mais courageux. Je le répète : c'est la classe.

On est très loin du chef d'oeuvre, mais comme ce n'est pas le but visé, on regarde avec plaisir et émotion ce travail d'artisan réjouissant.   (Gols - 07/08/06)


a_Robert_Altman_The_Long_Goodbye_Elliott_Gould_THE_LONG_GOODBYE_2_3_

Oui pas grand chose à ajouter à mon collègue. Une intrigue dessinée à grand trait dès le départ qui ne sert jamais que de vague canevas, l'intérêt étant avant tout le personnage de Marlowe, privé complètement à la dérive qui se fait rouler dans la farine du début à la fin. Complètement sur son nuage, un peu à l'image de ses voisines bourrées de hash du matin au soir, il pense avoir les choses en main alors que tout lui échappe. S'il joue au petit malin avec la flicaille ou les malfrats c'est qu'il pense être au-dessus de la mêlée... En réalité, il n'est même pas capable de berner son chat et ne fait lui-même que se bercer de douce illusion. Seule la fin coup de poing semble le sortir de sa léthargie. Le Gols parlait de l'ambiance et de la musique, j'ai beaucoup aimé également ses travelling très lents, notamment lorsque deux personnes se font face: la caméra ne se fait jamais démonstrative mais parvient toujours à s'adapter au rythme nonchalant du récit. Gould et sa grande carcasse conviennent en effet parfaitement à ce rôle de charmeur charmé. A noter pour la petite histoire la présence du jeune Schwarzenegger, en garde du corps moustachu et avec un air aussi démesurément benêt que son tour de poitrine. Un bon polar vintage 73 du touche-à-tout à Altman.   (Shang - 21/10/07)

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