Casque Bleu (1995) de Chris Marker

Témoignage d'un ancien appelé volontaire français parmi les Casques Bleus de Bihac (oui, non, rien à voir avec le film de Gérard Jugnot, on est d'accord). Vision de l'intérieur d'un gars particulièrement lucide sur les désillusions d'une mission inutile... Il revient notamment sur le briefing (en gros "méfiance des Yougos" et "obéissance aux ordres" sont les mots-clés, vous inquiétez pas pour le reste, on réfléchit pour vous) et les partis pris une fois sur place à Bihac (surnom du bosniaque musulman: "bousniouk", ah oui ça rappelle quelque chose - alors que le Serbe jouit plutôt lui d'un certain respect...). Si sa mission première consistait à l'origine à encadrer les convois humanitaires, il a surtout passé son temps à protéger son propre camp, à faire des patrouilles pour boire une ptite prune chez l'habitant et éventuellement, lors de cessez-le-feu, à ramasser les cadavres sur les lignes de front. Il remarque en passant que les engagés se font une fierté d'obéir aux ordres sans rien comprendre et que lui-même, bourré de grands idéaux au départ, s'est retrouvé dans une ambiance de non-résistance par rapport aux militaires serbes sur place. En gros, l'ONU qui viendrait "aider les opprimés" ou même le sentiment d'avoir une quelconque utilité dans ce conflit (la poche de Bihac a été par la suite envahie par les Serbes) ben, il vaut mieux oublier. Notre volontaire parle sans langue de bois aucune de la vie quotidienne des ces soldats qui auraient pu tout autant partir en vacances sur une plage du club Med. En gros, un sentiment de cendres dans la bouche et une méchante impression d'ONU pipeau. Surpris? nan.

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