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19 septembre 2007

Senso (1954) de Luchino Visconti

De l'amour, des violons, de la romance, du romantisme, du sacrifice et un bel enfoiré quand même que ce soldat autrichien. Visconti est un grand conteur d'amour mais d'amour souvent cruel - c'est un peu comme faire sauvagement la bagatelle avec un guépard avant qu'il vous déchire de ses belles dents, voyez.

senso1


senso3On reconnaît l'esprit des Nuits Blanches dans cette première balade jusqu'au petit matin dans les rues vénitiennes  qui semble sceller un amour aussi profond que les canaux (?) entre la belle Alida Valli (des yeux plus jaunes, je vois pas) et ce Mahler de malheur (vous auriez hésité vous peut-être?). Tout ça après une scène d'ouverture viscontienne avec théâtre sur 30 étages, air d'opéra et tout le tralala. Rapidement, on va se recentrer sur un huis-clos dans des appartements délabrés qui préfigurent l'évolution de leur amour: c'est bien beau les embrassades, les roucoulades sous des plafond de 5 mètres de haut mais la peinture est depuis longtemps écaillée. Malheureusement l'Alida va oublier que l'amour est aveugle et se jettera dans les bras de cet Autrichien dragueur et joueur, éternel opportuniste égoïste (méfie-toi des hommes, petite, disait la voisine de ma grand-mère quand j'avais les cheveux longs dans mes années folles - la vieillesse est aveugle aussi).senso4 Bref alors que l'Alida va jusqu'à sacrifier l'argent de la Résistance italienne pour sauver sa saloperie d'amant, Visconti ouvre les portes du studio et nous donne à voir des combats gigantesques dans la belle campagne italienne; on est un peu perdu au début de voir qu'il y avait autant de figurants en attente. Alida, exposée à tous les dangers, traverse l'Italie pour rejoindre le Malher et cette fois-ci le malheur frappera vraiment à sa porte (à elle, vous me suivez?). L'Autrichien se vautre dans la débauche et a même l'audace de lui présenter son amie prostituée (franchement?, pas mal) en lui disant qu'elle, elle est jeune, belle et qu'on la paie pour passer la nuit avec elle alors que... rah le rat. C'est sûrement le truc le plus vachard que j'ai écouté depuis longtemps et Visconti n'y va décidément pas avec des pincettes. Mais l'autre(ichien), à force de faire le malin, tombera sous les balles avant de tomber dans le ravin. La douleur de l'Alida est noyée sous des nappes de violon, dantesque.


Senso

Une histoire d'amour un peu surannée, presque d'un autre temps, comme les couleurs un peu délavés (quoique luxuriantes par endroit...) de mon dvd. Visconti sous ses/des grands airs met en scène tout le lyrisme de l'amour qui se rétame comme un lampadaire shanghaïen un jour de grand vent. Beau définitivement d'une belle cruauté.

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