Les Statues meurent aussi (1953) de Chris Marker, Alain Resnais et Ghislain Cloquet

Très belle réflexion sur l'"Art Nègre" à propos duquel Marker et Resnais tentent d'éviter tout éthnocentrisme. Civilisation, culture d'un autre monde rien ne sert de vouloir faire des parallèles avec notre art; d'autant qu'avant d'être des objets artistiques, ils demeurent des objets de culte ou des outils utilisés au quotidiens. Avec un grand sens de l'écriture propre à Marker, un discours assez lyrique prend forme autour de l'idée de la mort de ses représentations. Puis on a droit à une petite pique sur la création de l'Art "négro-chrétien" sans parler de la commercialisation de ses objets et de la dérive artistique que cela entraîne (on voit qu'en 1953, bien avant le made in China, le souvenir touristique était déjà la daube). 50 ans avant la coupe du monde française, les réalisateurs montrent du doigt que même dans les nations racistes le noir a sa place dans le sport, concluant avec une lourde touche de dérision, "mais un noir en mouvement c'était encore de l'Art nègre". A part une razzia (très récente) pour le poste de présentateur télé à 20h00, le débat reste toujours d'actualité... Donne envie de bouffer du blanc parfois... [Saloperie de Typhon Wipha, je n'ose pas sortir j'ai peur de m'envoler... Bon pas grave j'ai du Chris Marker sous la main]

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