L'Important c'est d'Aimer (1975) d'Andrzej Zulawski
Vision bien mitigée que cette histoire d'amour à trois avec une Romy Schneider définitivement sciante, un Fabio Testi d'une vacuité sans fond, et un Jacques Dutronc plutôt apathique qui finit les pieds dans les pissotières. Bref, la reine Romy trouve un rôle en or mais on finit par se demander ce qui intéresse vraiment le Zula : qu'il n'aime pas les gens lisses, les manières policées, on comprend bien le message, qu'il préfère évoquer les larmes, la douleur de ne plus être aimé, la perte d'un être, pourquoi pas... mais l'amour dans tout ça? Je veux bien qu'il y ait des crises, des doutes, des hauts et des bas dans une histoire d'amour mais on finit par se demander justement où sont ces hauts, tant il y a une évidente complaisance pour les moments où ça charcle, où l'on tombe dans la fange : le Testi se fait méchamment passer à tabac (Faut dire qu'il a vraiment un nom et une tête à claques), on assiste à de multiples combats sur la scène du théâtre avec moult combats sanglants de samouraïs (une adaptation spéciale de... Richard III) et à des partouzes pour la forme... Bref, qu'il y ait une part de tristesse dans tout amour, je veux bien l'admettre, mais la petite part de bonheur de la chose, on a quand même vraiment du mal à la voir.... Comme si finalement l'important n'était pas vraiment d'aimer mais de se faire lourder sans trop morfler... Il y a certes un bien joli thème de Delerue que Zula nous assène à chaque apparition de la Romy mais cela ne suffit pas pour fendre notre armure... Au niveau du scénario sinon, ça part un peu en débandade à l'image de cette troupe de théâtre tout droit sortie d'un film de Fassbinder et de ce pauvre Klaus Kinski qui se la donne à chacune de ses apparitions (qu'il soit mort d'une attaque cardiaque ne doit plus étonner personne...). Bref, qui n'embrasse point, étreint moins et, au final, une oeuvre où l'émotion est rarement au rendez-vous... Mais Romy plane.