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Shangols
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31 août 2007

Beyond Therapy de Robert Altman - 1987

Quand Altman décide de ne pas s'y mettre, il ne s'y met pas. Beyond Therapy est très encombrant, tantA0012164 on sent que le projet initial aurait pu être sympa et que le résultat est à deux doigts de la catastrophe. Le gars part du principe que tout le monde est barré sur cette pauvre Terre, que ce soient les patients ou leurs psys. Que dire d'autre, si ce n'est que c'est tout de même un peu court comme discours ? Ca pourrait être la base d'une histoire, mais le scénario s'arrête là, sans chercher à explorer d'autres pistes. Alors on se dit que ce n'est pas grave, que Altman va encore une fois réussir un film choral où la folie douce s'empare gaiement de tout un chacun, que ça va être une joyeuse comédie éclatée, un truc à la Va Savoir de Rivette, disons. Et c'est bien ce que Altman tente. Dans un décor étrange (un restaurant français en plein New-York, et tous les clichés que cela comporte), il fait se croiser maints personnages tous aussi givrés les uns que les autres : un psy éjaculateur précoce, un amoureux bisexuel, un gay dépressif, sa mère hystérique, une jeune première schyzo, un serveur mutique, une autre psy incompétente, etc. Chassés-croisés amoureux, rapports maternels, obsessions sexuelles, refoulements, tout cherche à se mélanger en un virevoltant manège qui se voudrait spirituel.

Malheureusement, le film n'est qu'insâne, gaché par une photo totalement laide, une tendance aux clichés très gênante, et une musique à côté de ses pompes (Gabriel Yared, pourtant). Altman laisse vite tomber une trame déjà bien maigre, se concentrant sur les dialogues (qui sont parfois pas mal, je reconnais) et sur les acteurs (très inégaux : beaucoup aimé Goldblum, Conti et Hagerty, qui ont compris qu'il fallait juste s'amuser sans trop se prendre la tête ; détesté Page ou Guest, qui surjouent leurs fêlures et croient être dans La Vérité si je mens). Le rythme qui se veut échevelé est juste gavant, et ce ne sont pas les tentatives d'ampleur au niveau du filmage qui rattrapent quoi que ce soit. On savait déjà qu'Altman savait filmer des décors et monter de façon originale ; il n'avait pas besoin de cet exercice de style fastidieux pour parfaire son découpage heurté et tester sa nouvelle Luma. Bancal et indigeste.

Commentaires
S
...Sauf qu'Altman ne fait pas des "discours".<br /> <br /> L'éternel reproche du "cliché". Facile. Le cliché est le plus souvent une photographie bien observée.<br /> <br /> La musique de Yared est, au contraire, une de ses préférées, utilisée de façon bizarre, entre premier et deuxième degré, ce qui est le ton du film.<br /> <br /> La mise en scène, elle, est virtuose.<br /> <br /> Il se dégage de cette adaptation de pièce de théâtre une petite musique, un regard original. <br /> <br /> On pourrait encourager le risque, tout de même...
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