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18 août 2007

Contes cruels de la jeunesse (Seishun zankoku monogatari) (1960) de Nagisa Oshima

On est au début des swinging sixties au Japon, une belle jeunesse voit le jour sous le signe de la "Nouvelle Vague" et pis ben non, patatra, on est dans un film d'Oshima, rien ne va plus, tout s'écrase au sol comme un pauvre litchi désemparé.

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contes_cruels_de_la_jeunesseMakoto a beau tenter de vouloir s'accrocher à Kiyoshi - qui lui a un peu forcé la main la première fois, en lui faisant l'amour sur des rondins de bois à fleur d'eau -, ils ont beau se croire ensemble invulnérables dans cette société nouvelle, leur passion sera aussi instable que ces rondins flottants, aussi tragique qu'une vieille souche abandonnée. N'étant point soumis à l'autorité de ses parents, Makoto se permet ce qu'elle veut, emménageant chez sa petite frappe de copain avec lequel elle va vivre d'expédients: elle drague des vieux et son ptit copain surgit au dernier moment pour leur fracasser la tête et leur tirer quelques yen. Après des hauts et des bas dans leur relation, ils vont finir par se faire chopper et s'ils ont la chance de sortir facilement du commissariat, l'étape suivante les fera retomber violemment sur le bitume...

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Si cet amour échoue, on ne peut pas dire qu'Oshima soit plus enthousiaste sur le destin du père, petit employé de bureau qui a oublié ses manifs de jeunesse et sur celui de la soeur de Makoto qui a laissé tomber son amant - et sa passion de jeunesse - pour chercher la sécurité auprès d'une homme plus âgé... Tout cela sent la désillusion à plein nez, dans un Japon qui semble n'en jamais finir avec le règne de la déception: plus de modèles, plus de rêves, avec uniquement la thune pour satisfaire ses envies bassement matérielles ou sexuelles. Oshima cadre ses personnages au plus près comme s'ils allaient finir par étouffer dans leur bocal. Superbe plan également sur Makoto vers la fin du film qui erre dans la nuit et dont le visage se trouve juste à la bordure droite du cadre: à force d'être "border line", sans garde-fou, elle risque de rapidement passer par-dessus bord... (La fin est sanglante...) Belle idée aussi que celle de filmer Kiyoshi mangeant une pomme pendant 2 minutes comme s'il n'avait rien d'autre à faire que ruminer ses péchés. Une oeuvre bien sombre, oui, cruelle même, c'est ça - pas besoin d'aller chercher non plus n'importe quoi..

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