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17 août 2007

Zebraman de Takashi Miike - 2004

zebraman_7Décidément, Miike fait vraiment n'importe quoi, et je me demande si c'est pas un peu pour ça que je l'aime. Avec Zebraman, il parvient à inventer une nouvelle lettre de l'alphabet, le Z n'étant pas assez fort pour évoquer la série dans laquelle se vautre ce machin totalement improbable.

C'est un summum de mauvais goût, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais comment le lui reprocher, alors que le film rend hommage aux séries télévisées japonaises des années 80, qui ne firent pas date en matière de raffinement. Ici, comme avant, un super-héros au costume affreux affronte des méchants en plastique aux noms évocateurs (l'homme-crabe) avec force "Zebra-torpilles" et moult "Zebra-double-kicks". Mais contrairement aux remake de comics récents,Zebraman_01 Zebraman a l'immense qualité de jouer sur un second degré salvateur, qui le sauve du ringardisme total. Ca prend la forme d'un humour totalement délirant, qui culmine avec une scène de Zebra-infirmière qu'il faut voir pour y croire ; de quelques allusions finaudes à des grands "classiques" de la série B (on voit le héros affronter la petite fille de Ring dopée aux amphètes, les aliens ressemblent beaucoup à ceux de Mars Attacks); et surtout d'une idée de scénario intelligente qui convainc tout à fait de l'intelligence du propos : le héros du film est en fait un petit instituteur sans envergure, fan de la série des Zebraman qu'il regardait dans son enfance, série qui n'eût aucun succès. Il n'est donc pas un vrai super-héros, mais un fan qui rêve de le devenir. Ca n'a l'air de rien, mais cette idée change bien des choses, en transformant ce film en déclaration d'amour Zebraman_03de spectateur. Pendant la plus grande partie du film, le gusse est vêtu d'un costume qui craque aux coutures, n'arrive à vaincre les méchants que par erreur, et se vautre impitoyablement dès qu'il essaye de voler. La plupart de ses actions se terminent par des crashs douloureux, qui le couvrent petit à petit de bosses et de cicatrices. Bref, on est bien dans le domaine du fantasme plus que dans celui de la science-fiction bien lêchée, ce que semblent confirmer les derniers plans, sybillins.

Malheureusement, cette idée ne fonctionne que pendant laZebraman_02 première moitié du film. Ensuite, Miike cède à la tentation des effets spéciaux et de l'action pure, et échoue totalement. Dommage qu'il ne soit pas resté dans le domaine de la série Z, et qu'il nous assène (sérieusement, dirait-on, mais allez savoir avec le gusse) une morale cucul et des personnages too much (un enfant paralysé, un fils qui a perdu le respect pour son père, etc.). Reste que parfois le film arrive à dire autre chose que ce bête divertissement, en parlant par exemple de sombres rondes de nuit organisées par les profs d'une école, ou des rapports entre Japon et USA. N'allez pas louer le film pour ça, c'est à peine effleuré et ne va pas pêter bien loin, mais tout de même...

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