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12 août 2007

Un Merveilleux Dimanche (Subarashiki nichiyobi) (1947) d'Akira Kurosawa

s1448974Deux amants ont l'habitude de se retrouver tous les dimanches dans ce Japon d'après-guerre. Avec 35 yen en poche à eux deux, ils ne risquent pas d'aller loin, si ce n'est à vivre d'eau fraîche et de rêves.

On se ballade, on fait des projets pour l'avenir en visitant des maisons de papier dont le budget à l'achat paraît immense, on visite même des bouges qui pourraient au moins donner l'occasion à nos deux coeurs en peine de vivre ensemble. L'espoir fait vivre et cette petite rondouillarde de femme regarde son compagnon avec une telle foi qu'on se dit que tout reste possible. Pour remplir la journée, ils visitent un zoo où un énorme porc occupe la cage du lion, et le gars n'hésite pas à jouer au base-ball avec des gamins des rues sortis d'un film d'Ozu; si sa balle atterrit chez un pâtissier et ruine un petit pain, c'est dans la bonne humeur qu'ils dépensent un tiers de leur budget pour dédommager le gars. Seulement le film part vite sur une note plus sombre avec la rencontre d'un gamin totalement livré à lui-même et famélique. Si "la guerre a tué les rêves de l'homme" - celui d'ouvrir un café - lorsque le gamin lui avoue qu'un orphelin est au même niveau qu'un soldat - absolument rien dans les poches - l'homme commence à se mettre en rogne contre cette société sans coeur... D'autant qu'il n'y a pas moyen de trouver un taff intéressant (un ami qui s'occupe d'un dancing n'ose même pas le rencontrer) et cela vire même à l'aigre lorsque faisant la queue pour assister à un concert classique, l'homme finit par avoir une altercation violente avec un revendeur de billets au noir.

Ils trouvent refuge chez lui et là le film commence à se traîner méchamment en longueur. Il y a bien une jolie scène où dans un décor en ruine les deux amants jouent au serveur et au client, voire une idée finale où dans un music-hall désert l'homme dirige un orchestre (la femme se tourne même vers la caméra pour demander aux spectateurs d'applaudir pour encourager deux pauvres amants...), mais ces idées évadées d'un film de Capra n'en ont ni le charme ni le rythme.... Très longuette cette deuxième partie, voire terrible. Nos deux héros échouent finalement sur un banc à coté d'une poubelle, tels deux desperados chaplinesques, mais le spectateur est aussi avachi qu'eux en cette fin de film... Même si l'espoir de se revoir le dimanche suivant laisse une petit note gaie à l'ensemble, on se dit que Kurosawa n'aurait rien perdu en dynamitant ou en coupant au sabre cette fin de film. Si des références flottent malgré tout sur l'ensemble, cet essai néo-réaliste nippon manque tout de même bien de punch.

le sommaire Kuro est là

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