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27 juillet 2007

LIVRE : Ville noire Ville blanche de Richard Price - 1998

Sans_titreRichard Price, scénariste réputé d'Hollywood (qui a pourtant la particularité de pondre systématiquement les plus mauvais scénariis de chaque grand cinéaste, Color of Money pour Scorsese, Clockers pour Lee...) tente un pari fou avec ce livre : créer un polar sans action, dont l'énigme s'effacerait devant le portrait d'une lutte de classe, où les tenants et aboutissants de l'enquête seraient finalement moins importants quer le contexte lui-même, que l'ambiance. Pari fou, disais-je, et pari raté : Price est complètement à côté de la plaque, tant au niveau de l'atmosphère que du style, de la trame que du rythme.

Premier chapitre : une femme arrive en sang à l'hosto. On lui a piqué sa voiture, dans laquelle se trouvait son fils de 4 ans. L'inconvénient étant que cette femme est blanche et vient des beaux quartiers, alors que l'agression a eu lieu dans la partie black de la ville. Un flic noir, vieux de la vieille, qui connaît tout le monde, est chargé de l'enquête. En parallèle, une "paparazzi", blanche, suit aussi l'affaire. 30ème chapitre : on a la solution de l'enquête... Entre les deux chapitres : rien. Tant qu'à lire un polar, j'aime autant qu'il me happe dans une intrigue bien torve et bien surprenante, sinon je réclame remboursement. On me rétorquera que Ville noire Ville blanche n'est pas un polar, mais une satire sociale, le portrait d'une Amérique coupée en deux par les a-priori, la bêtise raciste. Bon, peut-être : mais alors pourquoi écrire aussi mal que dans un polar ? (provocation pure, mais je suis pas loin d'être d'accord avec moi). Si l'écriture de Price avait l'ampleur d'un Steinbeck, ou même simplement d'un Tom Wolfe (je suis pas exigeant, quand même, si ?), j'aurais accepté cette absence de trame, cette lenteur insupportable, cette mini-petite chose... Mais là : platitude exagérée des phrases (sujet-verbe-complément), épaisseur dans les traits des personnages, ennui profond devant les hésitations psychologiques de la victime... Le plus grand évènement du livre, c'est quand le flic se lève de sa chaise. Même quand Price tente d'emballer les choses, en créant une manifestation de Noirs en colère sous haute tension, il ne parvient jamais à rendre palpable une atmosphère, à élargir son débat.

Quand on repense à l'ampleur (certes pleine de défauts) du Bûcher des Vanités de Wolfe, on ne peut que bailler aux corneilles devant ce portrait simpliste et mal foutu, qui n'a pas le courage d'aborder de front son sujet, qui reste bien dans les marques d'un cahier des charges surécrit à l'avance. J'ai terminé les 620 pages de ce bouquin avec un tic dans la jambe droite, ça dit bien mon ennui. Quitte à lire un truc mal écrit, autant se taper un Stephen King, c'est plus rigolo.

Commentaires
A
Je m'insurge !<br /> <br /> Je n'irai pas jusqu'à dire, comme certains, "alors là, les gars, vous avé rien compri, vous aites trop passaient à côter"... mais bon.<br /> Je n'ose pas mettre en lien ma critique du bouquin, parce qu'elle était nullissime, m'enfin... Lié à un très bon souvenir, ou à ses qualités propres, j'ai beaucoup aimé ce bouquin, et j'en garde des images très fortes et cinématographiques.<br /> <br /> Comme mot de la fin, je dirais : "Pour être un décourvreur de génie, il faut en payer le Price"... mais je risque de me faire fucker.
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