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26 juillet 2007

La Vérité Nue (Where the Truth lies) d'Atom Egoyan - 2005

18425670La vérité nue, c'est que Atom Egoyan file un mauvais coton. Après quelques très beaux films (Exotica, Calendar, The Adjuster), le voilà qui verse depuis quelques années dans l'académisme creux et dans le film de grand-père. On se demande bien ce qui a poussé ce cinéaste, dont la réputation de "sulfureux" n'était pas imméritée, à réaliser ce Where the Truth lies fade et lisse comme tout. Tout ce qu'il savait faire auparavant se transforme ici en esthétisme de série B, en médiocrité visuelle : les scènes de cul n'impressionneraient même pas Just Jaeckin, tant elles sont filmées tout en fausse sensualité, soutenues par des musiques faussement troubles, avec un summum de ringardise obtenu avec une scène de saphisme improbable entre une jeune journaliste et Alice (celle du Pays des Merveilles, oui monsieur) ; les personnages ne sont que des ombres, portés par des acteurs médiocres (décidément Kevin Bacon n'a été bon que dans Mystic River) ; le scénario, que le gars sût à une époque rendre bien torve, est ici attendu, jamais intéressant, issu d'une veine du polar complètement dépassé, et réservant peu de surprises (le coup de théâtre final est bien décevant) ; le rythme d'ensemble, qui se voudrait sensuel, est tout juste allangui, trop lent. Et puis il y a là-dedans un paquet de scènes en trop, tentant de jouer sur la corde sensible sans que ça ne fonctionne jamais : une scène avec une mère dont la fille a été assassinée, trop mélo, pas tenue, presque gênée d'être aussi18425672_w434_h289_q80 plate ; une longue séquence de Téléthon où les rapports soi-disants troubles entre les personnages sont absents à l'écran, étouffés par une reconstitution trop scolaire et appliquée...

Bref, que du mauvais à dire de ce film, mis à part peut-être un travail sur la photo qui marche bien, qui ressemble un peu à ce que Kubrick avait trouvé dans Eyes Wide Shut (lumière par en-dessous, image très lissée, qui donne une ambiance assez inquiétante). Un peu comme Spike Lee, Egoyan semble bien être un cinéaste qui n'a jamais dépassé le stade du prometteur.

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