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26 juillet 2007

El Chacal de Nahueltoro (1968) de Miguel Littin

Et oui et alors, un film chilien, ça marque pas des points ça?! D'autant que si je mets le titre intégral, j'en connais qui vont déjà moins faire les malins: "En cuanto a la infancia, andar, regeneración y muerte de Jorge del Carmen Valenzuela Torres, quien se hace llamar también José del Carmen Valenzuela Torres, Jorge Sandoval Espinoza, José Jorge Castillo Torres, alias El Campano, El Trucha, El Canaca, El Chacal de Nahueltoro". Ca force le respect. Bon allez on arrête de rire maintenant.

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Aussi insoutenable que dans les films de Cayatte et de Von Trier, on assiste à une exécution qui fait froid dans le dos, le genre de film qui s'impose devant tout défenseur de la peine de mort - et croyez-moi qu'ici, il y en a un bon paquet... Certes le chacal n'est pas forcément le type le plus sympathique du monde et les meurtres qu'il commet avec l'aide d'un bout de bois- une femme et ses cinq enfants, dont un nouveau-né - sont d'une atrocité hors du commun. Seulement voilà, on peut pas dire qu'il ait eu une vie facile -jeté sur les routes depuis son plus jeune âge, tombant sur des gens qui l'ont exploité comme un chien, il "justifie" ces six meurtres (qu'il commet complètement bourré) en disant qu'il ne voulait pas que ces six personnes balancés sur la route connaissent le même sort que lui. Bon  - pas forcément concluant. Le "problème" de fond est qu'une fois en prison, constamment pris à parti par les journalistes, il avoue que c'est la première fois qu'on le traite correctement, et d'apprendre à lire, à se tenir correctement, à avoir un début de vie sociale pour la première fois de sa vie, devenant un bon vieux bougre avec un passé qui ne peut malgré tout que le rattraper. Il se voit condamné à mort, ce qui amène d'ailleurs une autre bande de chacals toujours excités par ce spectacle inhumain et les 20 dernières minutes du film sont d'une tension insoutenable tant cette machine de mise à mort demeure inarrêtable.

Le courage de Littin est de ne pas chercher à rendre ces crimes moins abjects qu'ils ne le sont, simplement de vouloir montrer que la rédemption est toujours possible, surtout si on laisse une chance à quelqu'un qui en a toujours été dépourvue. Cette séquence du bandeau qu'on lui demande de mettre sur les yeux - il refuse au début puis accepte quand on lui explique qu'il s'agit de préserver le souvenir des gens qui le mettent à mort - est d'une force terrible. Toujours et encore d'actualité.

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