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17 juillet 2007

L'Emploi (Il posto) (1961) d'Ermanno Olmi

Du vrai néo-réalisme, assez avare de mots, Olmi nous faisant suivre les premiers pas de Domenico sur la voie du taff et de la première "amourette" - pas vraiment la fête du slip, mais la vie n'est-elle pas percluse de ces éternelles petites déceptions?

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Domenico doit se rendre de son petit bled à Milan pour passer les tests et entrer à la Poste, un boulot "pour toute la vie" comme lui assène son père - moins bandant comme carrière, je vois à peine: son bureau (à 8 en rang d'oignons) fera étrangement penser à celui qu'il y a dans Brazil, c'est dire. Il va tout de même avoir l'occasion de faire la rencontre d'une chtite dont les mini-sourires sont pleins de promesses: ils trouvent ainsi le temps de se balader ensemble en attendant de passer les tests psycho-techniques (pour celui qui foire les tests, je pense qu'il n'y a plus qu'un espoir: l'Armée), prenant même le luxe d'avoir une petite tasse de café; si on a droit sur un travelling à la sempiternelle sonate au Clair de lune, Olmi se rattrape en s'attachant à filmer tous les petits sourires coincés de Domenico, son allure gauche à peine sorti de l'adolescence, son attention constante à ne pas faire de faux-pas. Il est empoté comme pas deux avec cette pauvre fille qui plaisante sur son prénom et sur son comportement qu'elle juge d'un autre âge. Mais le Domenico s'accroche aux branches, subit la pluie à la sortie du taff pour avoir la chance de croiser sa nouvelle obsession, décroche même un rendez-vous pour le Nouvel An auquel elle ne viendra pas: et ouais mon gars, c'est la vie, tu verras les joies mais surtout les peines, bah... Parce que si son histoire d'amour tombe vite à l'eau, on peut pas dire non plus que son travail s'annonce comme particulièrement excitant; Olmi s'attarde sur la petite vie que mène chacun des employés à la sortie du bureau et pour peu qu'on soit dépressif, ça donnerait presque envie d'allumer le gaz (sans parler du vieux à la retraite depuis trois mois qui continue de venir au bureau, incapable de se défaire des habitudes d'une vie). Bougez avec la Poste ne semble pas vraiment d'actualité, le seul événement vraiment excitant survenant lorsque l'un des employés meurt, donnant ainsi aux autres la possibilité d'avancer d'un rang dans la salle.

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Olmi parvient à peindre à petites touches les débuts dans la vie d'un jeune homme dont on ne peut pas dire que l'ambition l'étouffe, mais c'est justement par ce côté assez effacé, empesé du garçon que le film parvient à être touchant - qui n'a jamais dû essayer de trouver n'importe quoi à dire pour combler les trous dans la conversation avec celle qui nous semble alors destinée. On est définitivement dans l'Italie "d'en-bas" et Olmi trouve le ton juste pour capter les maladresses de ce jeune garçon qui ne tardera point à rentrer dans les rangs pour l'éternité. Juste c'est exactement ça.

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