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29 juin 2007

Humoresque (1946) de Jean Negulesco

012569673076Voila peut-être le film qui a su respecter le mieux la musique classique. Negulesco (et son compositeur Waxman qui s'est totalement investi dans le projet) fait de cette musique l'un des personnages principaux de son oeuvre, laisse tout le temps qu'il faut pour qu'elle s'installe, se développe, aille jusqu'à son terme, prenne un sens, soit un "caractère" et ça nous change des petits extraits dans lesquelles elle est souvent confinée.

John Garfield est violoniste, passionné depuis son plus jeune âge par cet instrument (très belle scène dans le magasin de jouets où le père lui tend une batte de base-ball alors que le gamin est inexorablement attiré par cet autre bout de bois, à cordes celui-là...) jusqu'à ce qu'il croise le regard (pas vraiment cela dit puisqu'elle est myope, comme si le coup de foudre était faussé des le départ, ou en tout cas voué à l'échec) de l'une de ces superbes créatures du cinéma hollywoodien, Joan Crawford. Elle se veut protectrice des Arts, l'aide à lui mettre le pied à l'étrier, lui offre sa première opportunité, seule autre petite ombre au tableau, elle est mariée. La mère du John, elle, devine dès le départ l'attirance entre son fils et sa femme, âme bien pensante qui condamne définitivement une telle union: serait-ce le mari de la femme, serait-ce cette mère protectrice qui va faire échouer leur projet? Ou tout simplement cet amour de John trop fort pour son art...?

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Dvorak est là pour souligner le début du l'idylle, Carmen (fantaisies) souligne les errements du coeur et les déceptions, Wagner et son Tristan et Isolde  seront présent pour venir mettre un terme à cette histoire impossible. La musique est l'instrument qui traduit les sentiments (finalement très peu de dialogues superflus dans ce film de plus de deux heures) à l'instar de cette superbe scène où lors d'un concert auquel assiste la Joan et la petite amie de John, cette dernière comprend que le John joue pour la Joan et quitte la salle en pleurs. Joan Crawford -bien que sa présence soit limitée-, trouve un rôle magnifique dans cette femme alcoolique, qui semble enfin trouver un port d'attache, une raison de vivre qui mettrait fin à toutes ses errances, ses hésitations mais qui finit par comprendre qu'elle ne sera toujours qu'une maitresse par rapport a la musique. Negulesco sait patiemment se faire le narrateur de cette histoire simple et trouve le la de bout en bout pour nous y faire croire. Si vous êtes d'humeur pour une romance condamnée d'avance.

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