Romance d'un Marchand ambulant (Zhi guo yuan) (1922) de Shichuan Zhang
Il s'agit donc du premier film chinois (un moyen métrage de 22 minutes) que m'a gracieusement offert l'une de mes étudiantes qui connaît mon goût pour les bizarreries et raretés en tous genres... L'histoire est donc celle d'un marchand de fruits prêt à tout pour conquérir la main de la fille d'un docteur qui est dans la dèche. Pour ce faire, il changera les 34 marches de l'escalier que prennent ses voisins du dessus (qu'avec une petite tirette, il transforme automatiquement en toboggan (le Chinois, est travailleur, ingénieux et fourbe, oui) pour provoquer moults chutes et autant de consultations chez le-dit docteur. Il me semble tout d'abord important de noter que l'acteur qui joue le rôle du marchand est sûrement (muet et parlant confondus) l'un des pires de tous les temps (Zhegu Zheng paix à ton âme). Même l'héroine qui ne peut s'empêcher de jeter des coups d'oeil furtifs à la caméra (ça tourne là?) tente d'être un peu plus naturel. Un marchand qui parvient d'ailleurs à faire réellement pleurer un pauvre chtit bambin, ce dernier se tournant alors vers la caméra complètement déconfit - mais le Zheng est pro jusqu'au bout (et pis la bobine ça coûte cher) en le congédiant d'une tapette sur le crâne pour le faire sortir du champ. La morale de l'histoire, c'est donc que petit Chinois n'a pas de pitié pour atteindre son but, car il envoie pas moins de 25 de ses voisins chez le praticien (comme quoi la situation en Chine s'est arrangée depuis, puisqu'on vit rarement de nos jours à plus de 20 dans le même studio). C'est définitivement pointu - peux po mieux faire -, quant à la nécessité, il est évident qu'il reste une très grande marge.