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17 juin 2007

Tempête à Washington (Advise & Consent) (1962) d'Otto Preminger

Preminger nous fait entrer dans les coulisses de Washington par le biais de cette histoire (fictive) concernant la nomination d'un secrétaire d'Etat par le Président. Avant que le Sénat ne donne son accord, alors que la majorité est divisée, une commission d'enquête est nommée pour statuer sur la loyauté de cet homme, qui ne fait pas l'unanimité, au gouvernement des Etats-Unis .

anatomy

Au début du film, on a peur d'être un peu perdu tout comme cette Française, femme du nouvel Ambassadeur en poste qui visite le Sénat, les arcanes de la politique américaine avec ce vice-président qui préside le 100187Sénat nous semblant bien compliquées. Heureusement, le récit devient vite limpide lorsque se dessinent clairement trois positions: celle d'un vieux sénateur grincheux qui, par esprit de vengeance, s'oppose systématiquement à cette nomination, celle de l'ensemble de la majorité qui soutient cette candidature et pour qui la commission d'enquête ne représente qu'une formalité, enfin celle d'un jeune ambitieux prêt à tout pour soutenir cet homme; car rapidement, lors de la commission, un doute est émis sur le passé du candidat qui aurait flirté à ses débuts avec le communisme (et ça, c'est po bien, même si le Président lui-même est prêt à fermer les yeux sur ce qu'il considère comme une "erreur de jeunesse"); si l'ensemble des sénateurs campe sur sa position (le soutient donc), le président de la commission, lui, au nom de prétendus idéaux de vérité, veut aller jusqu'au bout pour enquêter sur ces suspicions; chahuté par ses pairs, puis par le Président, il se voit lui-même rattrapé par son passé lorsque le jeune ambitieux, de façon anonyme, se décide de le faire chanter en révélant son homosexualité (et dans l'échelle du mal aux US, homo c'est encore pire que coco si j'ai bien compris)... Les conséquences se révéleront, euh, tragiques...


Définitivement moins fougueux et moins passionnant que Mr Smith au Sénat, Preminger réussit tout de même à nous tenir en haleine pendant 2h20 alors que l'essentiel de l'action se joue au Sénat ou lors des interrogatoires de la Commission; il y a bien des petites pauses lorsque Gene Tierney reçoit chez elle tout ce beau monde mais comme elle s'est quand même po mal défraîchie (elle sort d'une période dure, on va dire, et ce film salue son retour au ciné après 7 ans de break(down)), on a un peu de peine pour elle. Très belle prestation, cela dit au passage, d'Henry Fonda au regard hypnotisant et du ventripotent Charles Laughton plein d'une grande ironie mordante. La caméra en tout état de cause de Preminger sait se faire extrêmement agile lors des débats du Sénat; ça ne virevolte pas dans tous les sens, mais elle sait nous rendre sensible chaque mouvement d'humeur  dans ce huis-clos oppressant. Un bon point donc car c'était loin d'être gagné d'avance, durant ce lourd aprèm de dimanche (nan, Bibice, j'ai po fait L'Appât ce matin en cours, mais Conte d'Eté et Dieu sait que Rohmer c'est bavard pour mes pauvres étudiants un peu déconcertés devant tant de paroles, eheh), pour que je ne m'endorme point.

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