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Shangols
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16 juin 2007

La Nuit de l'Iguane (The Night of the Iguana) (1964) de John Huston

N'ayant pu trouver un Yves Boisset pour ce 1100ème article - ce qui aurait risqué de mettre aux abois mon co-blogueur -, je me suis rabattu sur cette Nuit de l'Iguane qui me faisait de l'oeil depuis quelques jours. Bien m'en a pris cette fois-ci car ce film est vraiment un petit miracle, un concentré de tout ce que l'on peut trouver de fabuleux dans un film: des acteurs en état de grâce, un réalisateur au sommet de son art, un scénario écrit de main de maître (pas un manchot le Tennesse Williams... Non on n'a malheureusement pas tous en nous quelque chose de...), un noir et blanc splendide, en un mot une symbiose totale.

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On a tous en nous une part d'ombre: de la scène d'ouverture où Richard Burton chasse ses ouailles de son cover_John_Huston_The_Night_of_the_Iguana_DVD_PDVD_007église à la scène finale où il trouve une certaine sérénité auprès d'Ava Gardner, on a affaire à un très grand numéro d'acteur: houspillant, séduisant, éructant, s'imbibant, charmant, s'emballant, souriant, au bord de la crise de nerfs, le Richard est confondant dans la moindre de ses scènes; il faut le voir finir par céder au charme supra-naturel de Sue Lyon puis quelques séquences plus loin, tenter de résister vaille-que-vaille, un combat dantesque entre le corps et l'âme s'étant engagé: cela l'amène à marcher sur des éclats de verre, sans même qu'il en ressente la douleur, tant il semble jouer sa vie devant ce dilemme infernal. Finira-t-il par céder à ses pulsions sexuelles coupable (la chtite est tout de même mineure) ou sa volonté finira-t-elle par triompher ? Attaché dans un hamac, "au bout du rouleau" - tout comme l'iguane attaché à ses côtés qui tente désespérément de s'échapper de cet enfer -, il lui faudra toute la compassion de Deborah Kerr, cette rencontre de passage, pour tenter d'exorciser ses démons. Cette discussion entre les deux, où chacun tente de régler ses comptes avec son passé pour espérer peut-être, au bout de la nuit, voir la lumière, est d'une densité, d'une humanité rarement atteinte.


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De désirs sexuels, il en est également question dans les personnages de Sue Lyon et d'Ava Gardner: si l'une a le diable au corps (ses scènes de flirt avec Burton comme avec les deux Mexicains lors de sa danse, sont d'une sensualité qui ferait passer celle de Lolita pour du nougat), l'autre a le démon de midi. S'il faudra encore du temps pour calmer les ardeurs de l'une, l'autre peut espérer s'assagir dans les bras du Richard. Ava Gardner livre également une grande performance d'actrice en sachant se faire tout à tour vindicative et apaisante, passionnée et abandonnée.


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La force de cette oeuvre vient de ce qu'elle traite aussi bien de la part d'ombre que de la générosité  qui résident en chacun de ses personnages. Avec Williams à l'écriture et Huston à la direction d'acteurs et à la mise en scène, on obtient une "alchimie explosive" - on frôle l'oxymoron là non? -, un joyau cinématographique qui peut royalement traverser les âges. Il est bon parfois de se taper des daubes, pour ensuite s'émerveiller devant le vrai génie du septième Art. CQFD.


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Commentaires
M
Bon, là, evidemment, les mecs, vous n'avez pas pris trop de risques, puiqu'en l'occurence, il s'agit d'un chef d'oeuvre absolu (du niveau de "La nuit du chasseur"). Tellement génial que j'avais acheté le DVD aux USA, trois mois à peine avant qu'il ne sorte en france, tellement je voulais le revoir, là, tout de suite.
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