Horribilis (Slither) de James Gunn - 2006

Agréable moment que ce film d'horreur à l'ancienne, qui ne se prend pas au sérieux et traite le film de genre en admirateur taquin. Attention, on est très loin du grand film, mais Gunn arrive à renouer astucieusement avec le divertissement du samedi soir pour ados, et on imagine bien déguster ce film dans un des drive-in des années 60, en pelotant une blonde sans conséquence dans la Chevrolet de papa.

Les références à la grande époque, effectivement, sont légion : de la musique tonitruante accompagnant chaque apparition du monstre (une sorte de poulpe visqueux) au jeu des acteurs, tout en bouches bées et en zombies sanguinolents, on a l'impression de se retaper un de ces vieux trucs d'Edward Wood ou de Roger Corman. Les décors sont rigolos comme tout (forêts sombres, villas bourgeoises typiquement années 60, éoliennes cassées qui battent au vent, commissariats de province), ainsi que les dialogues, qui fusent dans un deuxième degré parfait. Slither n'a aucun fond, n'en revendique aucun, assume totalement son ambition de pur spectacle, et c'est tant mieux ; ça fait du bien de temps en temps de se fendre simplement la poire. J'ajoute que tout ça est assez bien réalisé, notamment dans les effets spéciaux et les scènes purement gore (des tranchages de têtes à tout-va, du cannibalisme, des jeunes filles qui bouffent des limaces grosses comme mon bras), et très joliment éclairé. Bref, du pur vidage de tête salvateur, de la série Z qui s'assume, avec une petite esthétique contemporaine sans prétention, je ne demandais rien de plus ce soir.