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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
11 juin 2007

Le Baiser du Tueur (Killer's Kiss) (1955) de Stanley Kubrick

KK0On a commencé par le dernier Chaplin, on attaque Kubrick par son premier long. C'est certes pas les deux oeuvres les plus réussies de part et d'autre mais s'agissant du seul scénario original de Kubrick, ça vaut tout de même le détour. Non pas que l'histoire soit franchement d'une originalité folle - un coup de foudre entre voisins, un boxeur en fin de carrière et une dancing girl brisée par la vie, qui affrontent ensemble des tueurs à la petite semaine - mais avec certaines séquences (Kubrick est également derrière la caméra et au montage) qui laissent présager le meilleur chez cet énorme technicien du cinéma. On sent tout le soin apporté dans la construction des séquences de boxe, de l'engueulade entre le malfrat et la fille ou du combat final entre le malfrat et le boxeur, Kubrick variant les angles au maximum et montant l'ensemble avec un brio extraodinaire: sens de la précision, sens du rythme, sens de la tension dramatique, tous ses plans s'enquillent parfaitement les uns dans les autres; ça frôle même presque parfois la démonstration comme si Kubrick cherchait surtout à se positionner en grand styliste.

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Très belle idée également que ce corps à corps final dans ce magasin de mannequins démantibulés qui vient faire écho aux brisures psychologiques des deux personnages principaux: s'il est temps pour le boxeur de raccrocher les gants (qui sonne la fin de ses rêves de jeunesse) et de retourner dans le ranch de son oncle, il s'agit pour la jeune femme au passé relativement lourd à porter (absence d'amour du père, jalousie envers sa soeur qui s'est suicidée) de retrouver une certaine sécurité sentimentale - la présence d'une poupée,killerkiss lorsqu'elle se retrouve couchée, dans les bras de l'homme, apparaît d'autant moins innocent. Si Kubrick affirme d'ores et déjà sa passion pour les haches (Rah Shining!!!!), on retrouve en creux, dans ce combat final grandiloquent, un sens de l'humour, de l'absurdité qui n'est jamais totalement absent dans son oeuvre (on pourrait, juste en passant parce que j'ai bientôt cours, citer le "born to kill" sur le casque de Full Metal Jacket). Au final, un polar noir au happy end un peu convenu mais qui marque les vrais débuts d'un homme qui eut sur le cinéma une influence incommensurable.

Commentaires
G
Ah enfin Kubrick fait son entrée dans Shangols. C'est vrai que ça manquait cruellement. Mes hommages donc, fiston. Ceci dit il en manque encore quelques-uns (Tati, Keaton sont les deux qui me sautent à l'esprit à l'heure actuelle). Au boulot.
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