Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
4 avril 2007

Le Secret des Poignards volants (Shi mian mai fu) de Zhang Yimou - 2004

J'avoue qu'entendre des phrases genre "Pars avec moi, nous serons libres comme le vent" prononcées parSans_titre_3 des personnages habillés en vert pomme et coiffés de chapeaux en forme de gland, sur de la flûte de Pan, n'est pas tout à fait ma conception du bonheur au cinéma. Il n'empêche que j'ai passé un moment plutôt agréable avec ce Secret des Poignards volants, auquel on ne peut pas enlever la qualité de spectaculaire.

Combats dans les broussailles, combats autour de tam-tams (ça doit porter un nom plus noble, mais bon), combats dans la neige, combats dans les bambous (mon préféré)... Zhang n'est pas avare en décors et en batailles en tous genres, la plupart du temps réglées avec une imagination qui laisse sans voix. Les Sans_titre_4couteaux volent dans tous les sens, les BOUWWAAA sont gutturaux comme il se doit, ça défie les lois de la pesanteur sans aucun souci, et vas-y que je continue à me battre avec 6 poignards plantés dans le front, et vas-y que mon sabre il coupe ton couteau en deux, et si toi tu me lances un bambou moi je te fais pleurer ta mère avec une flèche... C'est du grand n'importe quoi, un scientifique pur y verrait deux-trois invraissemblances, mais peu importe, puisque ça fonctionne bien, dans toutes les scènes de bagarre en tout cas. Zhang fait tomber la neige parce que c'est plus beau (14 secondes pour recouvrir entièrement un champ, ça rigole pas dans le coin), n'hésite pas à faire faire trois saltos arrière à un ennemi qui vient de seSans_titre recevoir un pieu parce que ça fait du spectacle. Bref, c'est un film entièrement tourné vers l'esbrouffe, et c'est rigolo comme tout.

Bien qu'un peu vain... Dommage que le reste du film (les scènes "intimes", les moments consacrés à la trame) soit écrit par un gosse de 12 ans, et les dialogues par sa petite soeur de 8. Dommage que le film affiche un sérieux papal là où on aurait aimé une distance à la Kitano, qui semble évidente quand on se rend compte de l'improbabilité de la chose. Dommage que Zhang sacrifie tout au simple spectacle aux dépends d'une vraie histoire. Si Le Secret des Poignards volants impressionne, Sans_titre_2il ne fait pas plus, et c'est ballot. Toutes les sidérantes scènes de bataille ne sont jamais contre-balancées par un discours quel qu'il soit, et le film reste désespérément vide. Les scènes de sexe font sourire (d'accord, on est à Hong-Kong, la censure rôde, mais le violeur qui met 11 minutes à arracher un bouton à sa victime, c'est beaucoup quand même), les personnages sont peu attachants à cause de la solennité de leurs rôles et de leurs dialogues (on est prêt à achever l'héroïne à coups de pioche sur la fin, pour qu'elle arrête enfin de parler du vent), et le goût de l'esthétique du gars finit par être un peu kitsch (les couleurs d'automne sont à gerber). Voilà. Un moment pas désagréable, donc, mais c'est tout.

Commentaires
Derniers commentaires